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Numéro régulierRecensions

Serge Dupuis et Mathieu Wade, Rêves, contraintes et pressions. La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, 1973-2023, Québec, Septentrion, 2023, 367 p.

  • Philippe Volpé

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  • Philippe Volpé
    Campus d’Edmundston, Université de Moncton

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Couverture de Libération et conscientisation au Québec : réception croisée de deux utopies latino-américaines, Volume 32, numéro 2, printemps 2025, p. 9-290, Bulletin d'histoire politique

Depuis une décennie, le milieu associatif acadien est devenu un objet d’étude privilégié pour rendre compte de l’édification et des modulations de la petite société acadienne dans la durée. Malgré cet engouement, c’est peu dire que la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), nonobstant son demi-siècle d’existence et sa centralité comme acteur politique de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, a remporté le statut de parent pauvre, aux côtés d’autres lieux communs (mouvements étudiants, Parti acadien, Congrès mondiaux acadiens) de cette production historiographique. C’est donc avec enthousiasme que nous recevons l’ouvrage de l’historien Serge Dupuis et du sociologue Mathieu Wade. Se proposant d’étudier la « capacité d’agir » de la SANB sur « le développement et l’évolution d’une communauté francophone au Nouveau-Brunswick » (p. 15), les auteurs découpent leur ouvrage en six chapitres chronologiques dans lesquels leur propos se structure autour de l’analyse du mandat, de la gouvernance et des enjeux de l’organisme. Consacré aux cinq premières années de la SANB, le premier chapitre (1973-1978) montre comment le projet des premiers artisans de l’organisme, femmes et hommes, se veut « global », alors qu’ils souhaitent surpasser les aspirations survivantalistes et les enjeux linguistiques pour oeuvrer comme groupe de pression tant en matière d’économie et de politique, que de culture et d’éducation. Si, au côté du Parti acadien, la SANB acquiert au cours des années 1970 un statut de porte-parole plus posé auprès des autorités gouvernementales, les auteurs sont néanmoins d’avis qu’outre les luttes pour la dualité linguistique, les chantiers pluriels de l’organisme ne débouchent que sur peu de résultats. Sans nécessairement posséder davantage les moyens de ses ambitions durant la décennie suivante, le deuxième chapitre (1978-1987) rend compte du rôle et de la posture de la SANB dans les joutes constitutionnelles des années 1980, lesquelles conduisent, à terme, particulièrement au cours des années 1990-2000, à un remaniement du répertoire d’action des militantes et des militants. De plus en plus, les luttes politiques cèdent le pas aux recours judiciaires, faisant passer les revendications pour la détermination d’un futur pensable de la collectivité nationale à des enjeux plus individualistes d’ayants droit. Couvrant les années au pouvoir du gouvernement libéral de Frank McKenna (1987-1997), le troisième chapitre rend compte des « tensions » à venir au sein de la Société des Acadiens et des Acadiennes du Nouveau-Brunswick (SAANB). Que ce soit les débats entourant l’identité ethnique ou civique que ravive le développement de l’industrie touristique, particulièrement avec l’organisation des Congrès mondiaux acadiens, les enjeux entourant la représentation des régions, la recherche d’une vocation pour l’organisme dans un contexte d’effervescence des associations sectorielles en Acadie, ou encore la quête d’autonomie financière eu égard aux bailleurs de fonds gouvernementaux, toutes ces tensions, perceptibles au cours des années 1990, mobilisent une large part des ressources de la SAANB au tournant des années 2000. Certes, le quatrième chapitre (1997-2007) en témoigne, le militantisme de la SAANB n’en tient dès lors pas qu’à des questions de gouvernance. Les luttes entourant la dualité en matière de santé, d’éducation, dont dans les milieux postsecondaires, la représentation électorale des francophones, la transmission de l’identité acadienne dans les écoles et l’intégration des nouveaux arrivants au sein du projet collectif acadien, qui attisera tout autant les débats référentiels, sont au nombre des dossiers qui l’engagent durant la période. N’empêche que les tensions au sein de la SANB, particulièrement entre les préoccupations citoyennes et celles des organismes sectoriels, sont à la source des trois crises de gouvernance qui occupent une bonne part de l’analyse menée dans les quatrième et cinquième chapitres (2008-2016). Sans prendre fin, la valse structurelle en matière de gouvernance et de vocation à laquelle …