FR :

Cet article vise à mettre en lumière l’intelligence du travail enseignant en « réponse aux défis liés à l’utilisation de la technologie et de l’intelligence artificielle en éducation » (appel de texte ). D’abord, l’apprentissage des compétences du XXI^e siècle en accordant une large place à l’utilisation du numérique, infère un nouveau rôle enseignant. Un accent particulier mis sur l’apprentissage et l’environnement contribue à configurer des pratiques pédagogiques en réponse aux besoins des élèves. L’examen du nouveau Référentiel de compétences professionnelles : Profession enseignante (Gouvernement du Québec, 2020) fait ressortir quatre schèmes organisateurs de l’activité enseignante en situation : l’apprentissage, l’environnement, la collectivité/collaboration et le développement professionnel continu. La conclusion fait valoir l’importance de la mission fondamentale enseignante afin de faire face à la complexité du monde.

FR :

L’intelligence artificielle (IA) révolutionne notre société à bien des égards, et nous avons pu constater, dans les semaines qui ont suivi l’ouverture au grand public de l’agent conversationnel ChatGPT d’OpenAI, que l’éducation ne fait pas exception à la règle. Pour préparer les élèves à un monde en constante évolution, il devient de plus en plus incontournable que le personnel scolaire s’initie et exploite à bon escient les outils intégrant l’IA. Nous proposons, dans cet article, cinq stratégies dont le déploiement permettrait de développer un plan d’action en vue de se préparer à enseigner avec et à propos de l’IA. Ces stratégies sont adaptées de celles qui ont été présentées dans le cadre du panel de discussion Critical Strategies That Prepare Teachers to Teach With and About Artificial Intelligence, qui a eu lieu au dernier congrès de l’International Society for Technology in Education (ISTE) à Philadelphie en juin 2023 (Blair Black et al., 2023). Ce panel était composé de plusieurs experts et expertes du milieu universitaire, spécialisé.e.s en technologie éducative.

Les cinq stratégies suivantes sont conçues pour favoriser un leadership partagé, tant dans leur élaboration que dans leur mise en oeuvre, dans l’objectif d’être adaptées à la réalité de chaque établissement scolaire. L’agentivité du personnel enseignant dans son développement professionnel (Deschênes, 2021) est au coeur des processus à déployer, notamment dans la détermination et la poursuite des objectifs, afin de tendre vers une intégration pédagogique éclairée de l’IA.

EN :

These two opening quotations highlight the emerging dilemma faced by classroom practitioners at all levels throughout the education structure. At base, will AI turn out to be a minor irritant with relatively manageable education consequences or, on the other hand, is AI a major game changer that will fundamentally alter the overall educative process ? In the following prefatory ‘think piece’, we focus specifically on what has been identified as the most invasive conundrums that will impact all levels of society including, but not exclusively, public school classrooms.

Realistically, the issue of AI is spacious with possible fundamental implications for all learners and teachers. Further, concerns may yet to be identified and unintended consequences, both positive and negative, will no doubt emerge. Nonetheless, a review of the existing shifting research literature base has identified several broad areas of concern.

FR :

Il y a un dilemme auquel sont confrontés les enseignants en classe à tous les niveaux en éducation : l’IA s’avérera-t-elle un irritant mineur avec des conséquences relativement gérables ou, à l’inverse, l’IA est-elle un changement majeur qui modifiera fondamentalement l’éducation dans son ensemble ? En réalité, la question de l’IA est vaste et pourrait avoir des implications fondamentales pour tous les apprenants et les enseignants. À bien des égards, nous utilisons tous actuellement l’IA à des degrés divers en classe (grammaire en ligne, Google, Wikipédia, etc.) . La préoccupation majeure n’est pas l’existence de l’IA, mais comment ses implications nombreuses et variées pourraient-elles être gérées de manière réaliste dans le cadre d’une salle de classe ? Quels plans de match et quels échéanciers ont été établis en termes de formation pour faire face à l’IA dans le contexte scolaire ?

FR :

L’adoption rapide des systèmes d’intelligence artificielle (SIA) par les communautés scolaires, collégiales et universitaires affecte profondément nos stratégies d’apprentissage, d’enseignement, d’évaluation et d’organisation. En plus des enjeux pédagogiques entourant le plagiat et l’authenticité des productions des élèves, certains risques sociaux s’accentuent : inégalités, biais, discrimination, confidentialité des données, infraction au consentement et bien d’autres. Pour relever le défi de l’intégration juste, éthique et responsable de l’intelligence artificielle (IA) dans nos établissements, des travaux parlementaires et administratifs s’appuyant sur la contribution du personnel et des équipes-écoles devront être engagés. Une utilisation réussie repose sur le respect obligatoire du principe de précaution pour les entreprises qui développent les SIA ainsi que sur la mise à disposition des ressources nécessaires pour que se déploient pleinement l’expertise et l’autonomie professionnelle du personnel. Du temps libéré pour participer à des formations et pour transformer les activités d’apprentissage et d’évaluation doit aussi faire partie des moyens mobilisés.

EN :

At John Abbott and Concordia, many departmental discussions have been started addressing the scary and very real situation pertaining to AI and student work. At Concordia, one department that I know of has already circulated a working document about AI, outlining problems and strategies—this is what we need more of for sure. The English Department at Concordia has started meetings, and many discussions are taking place at the Cegep level on both the departmental and administrative levels. Is there anything we can really do, is a major question that I feel, for now, might not have an answer. What we do need to do is figure out how to address AI, how to find it/spot-it, and via our pedagogies how to motivate students not to use AI. In short, yes, we can—solutions are popping up to detect AI and, most of all, we need to make sure we don’t overload our own work schedules trying to outsmart students who use AI. This article presents an overview of obstacles that current course instructors face, be they tenured faculty, lecturers, non-permanent/part-time faculty, or teaching-assistants ; as well, this informal discussion of such problems and findings is the beginning to a discussion on how to manage course content and time without burning out as we navigate the often confusing realities associated with AI and the internet as a source where students can readily cheat and/or plagiarize.

FR :

De nombreuses discussions ont été entamées à l’Université Concordia pour aborder la situation très particulière de l’IA et des productions des étudiants. Malgré une certaine inquiétude, comprendre comment aborder l’IA, comment l’identifier et la repérer, comment motiver les étudiants à ne pas utiliser l’IA sont des stratégies pédagogiques à développer. Cet article présente un aperçu des obstacles auxquels sont confrontés les enseignants actuels, qu’il s’agisse de professeurs titulaires, de chargés de cours, de professeurs non permanents/à temps partiel ou d’assistants d’enseignement. Ce texte est une réflexion sur la façon de gérer le contenu et le temps des cours sans s’épuiser alors qu’on navigue dans les réalités souvent déroutantes associées à l’IA et à l’Internet en tant que source où les étudiants peuvent facilement tricher et /ou plagier.

FR :

Le numérique en éducation n’a jamais été aussi accessible et promu qu’aujourd’hui. Or, lors de son dernier rapport mondial de suivi sur l’éducation, UNESCO décrit le manque de données fiables et objectives concernant l’impact du numérique en éducation (2023). En effet, l’organisation constate que plusieurs recherches très optimistes à l’égard des appareils numériques en classe sont majoritairement produites par des entités ayant des intérêts personnels à promouvoir leur intégration (par exemple Pearson). Pourtant, plusieurs élèves à besoins particuliers, notamment les élèves autistes de haut niveau, reçoivent de façon quasi-systématique un ordinateur portable dès que l’on applique la mesure 30810 à leur dossier. Les élèves autistes ont donc la possibilité d’utiliser ces outils de façon quasi-permanente à l’école. De plus, la connexion WIFI disponible dans l’ensemble des écoles fait en sorte qu’il n’y a plus de frontière entre les usages numériques pour des raisons scolaires ou personnelles ; l’élève peut passer d’une pratique à une autre avec ses appareils numériques sans aucune répercussion (Collin et al., 2015). Malgré cela, le cursus québécois n’a pas élaboré un cours précis pour le développement des compétences numériques dans un contexte scolaire. Considérant donc que les enfants développent un rapport au numérique tout d’abord et avant tout dans un contexte à l’extérieur de l’école (Fluckiger, 2008), il devient nécessaire de se pencher sur la question des usages numériques extrascolaires des adolescent.e.s autistes de haut niveau et de leur influence sur l’engagement scolaire.

EN :

In an evolving world driven by technology, artificial intelligence (AI) is leading the way in bringing about changes. In the field of education, AI holds the potential to revolutionize learning by offering curricula data-driven insights and unparalleled access to knowledge. However, amid all the excitement surrounding these advancements, a significant concern arises : one that addresses the implications of AI presence in our educational landscape. This concern revolves around the possibility of biases within AI systems, which could undermine the promise of an inclusive education for everyone.

The emergence of AI has sparked a growing awareness regarding biases that permeate aspects of our lives from social media feeds to hiring processes. However, the realm of education has largely remained unexplored in this regard until I decided to step forward. As an advocate, for fairness and equal opportunities, I decided to embark on a journey to uncover any biases embedded within the algorithms powering our virtual classrooms.

Through an exploration of the influence of AI on education, let’s embark on a journey, towards uncovering the reality behind prejudice navigating territories, and ensuring that the educational landscape empowered by AI fosters inclusivity and fairness.

FR :

Dans un monde en évolution dominé par la technologie, l’intelligence artificielle (IA) ouvre la voie aux changements. Dans le domaine de l’éducation, l’IA a le potentiel de révolutionner l’apprentissage en offrant aux programmes des informations basées sur les données et un accès inégalé aux connaissances. Cependant, malgré l’enthousiasme suscité par ces avancées, une préoccupation majeure surgit : celle des implications de la présence de l’IA en éducation. Cette préoccupation tourne autour de la possibilité de biais au sein des systèmes d’IA, qui pourraient compromettre la promesse d’une éducation inclusive pour tous. L’émergence de l’IA a suscité une prise de conscience croissante des préjugés qui imprègnent certains aspects de nos vies. Quels sont les préjugés intégrés dans les algorithmes qui alimentent les classes ? Peut-on garantir que le système éducatif influencé par l’IA favorisera l’inclusion et l’équité ?

FR :

À l’Université de Montréal et du monde, à l’ère de la mondialisation, le choc des idéologies culturelles qu’entraîne la diversité démographique nous amène à repenser l’école dans toutes ses dimensions. En amont d’une approche programme suscitant le décloisonnement des matières pour une meilleure intégration des apprentissages et la cohérence entre les composantes du programme, les activités pédagogiques telles que les cours et les stages ainsi que la mobilisation concrète des concepts en terrain pluriethnique, nous imposent aujourd’hui une ouverture internationale au regard de la profession. Une formation pratique néoculturelle permet de comprendre la différence plutôt que de l’ignorer ou de la rejeter. « Partir, c’est sortir de sa zone de confort » ; c’est vivre l’apprentissage là où l’espace ne retient personne.

FR :

À l’automne 2020, dans les pages de cette revue, j’ai proposé une réflexion sur l’évaluation et les impacts de la COVID-19 sur cette tâche particulièrement sensible du travail des enseignant.e.s. J’y ai notamment soutenu l’importance de revisiter les principes évaluatifs mis de l’avant par le Renouveau pédagogique en considérant les opportunités auxquelles ces derniers pavent la voie. Afin de rendre le tout un peu plus concret, j’ai tenté d’offrir, dans un webinaire organisé par le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec (CPIQ) au mois d’avril 2021, des stratégies pour permettre aux enseignant.e.s de modifier leurs pratiques d’évaluation à l’échelle de la classe. D’autres que moi ont aussi proposé des réflexions allant en ce sens (voir par exemple : Conseil supérieur de l’éducation [CSE], 2018 ; Pasquini, 2021 ; Talbot & Gremion, 2022).

FR :

La troisième édition de ÀDMPES (À distance, mais présent en enseignement secondaire) se déroulait du 21 mars au 18 avril. Elle a permis une multitude d’activités, en présence et à distance, dans plusieurs régions du Québec. Cette initiative, chapeautée par le Conseil pédagogique interdisciplinaire du Québec, a été menée en étroite collaboration avec plusieurs universités et associations. Dans le cadre de cet événement, la journée du 14 avril a été dédiée aux arts, à la culture et à l’éducation. En tant que membre du comité organisateur de l’ÀDMPES 2023, Michelle Rhéaume a développé le programme de la journée et animé les différentes activités proposées.

FR :

« Téo a tenu à ajouter ces quelques mots, dédiés à tous les enfants souffrant du syndrome Gilles de la Tourette : “ n’essayez pas de vous retenir, c’est trop fatigant. » (Drôle de plume, Témoignage sur le SGT, 2017)