Résumés
Résumé
Une personne mineure souffrant d’une maladie incurable et mortelle ne peut demander à bénéficier de l’aide médicale à mourir. En effet, tant le droit fédéral que le droit québécois interdisent une telle pratique. L’aide médicale à mourir soulève son lot d’enjeux éthiques, cliniques et juridiques. Cela est d’autant plus le cas lorsqu’il est question de l’aide médicale à mourir chez les personnes mineures. Le présent texte s’intéresse, au regard des notions juridiques applicables et des données factuelles disponibles quant à la souffrance vécue par les personnes mineures atteintes d’une maladie incurable, à la question de savoir si le droit québécois pourrait se prêter à qualifier l’aide médicale à mourir comme un soin requis par l’état de santé d’une personne mineure. Au-delà de cette qualification, il y a lieu de s’inspirer du droit applicable en Belgique et aux Pays-Bas, qui sont les seuls États au monde admettant la pratique de l’aide médicale à mourir chez les personnes mineures. Partant, il s’agit de proposer un potentiel cadre législatif de l’aide médicale à mourir chez la personne mineure en fonction d’un nouveau critère d’appréciation du consentement en droit québécois, au regard du droit comparé. Par exemple, le cadre juridique belge omet la notion arbitraire d’un âge fixe et privilégie une approche individualisée basée sur la capacité de discernement de la personne mineure, tout comme c’est le cas dans les autres provinces canadiennes, qui apprécient le consentement aux soins sur la base de cette capacité de discernement, appréciation in concreto de l’aptitude de chaque individu.
Mots-clés :
- Aide médicale à mourir,
- euthanasie,
- soins de fin de vie,
- personne mineure,
- mineur mature,
- capacité de discernement,
- consentement aux soins,
- droit comparé (common law, Belgique et Pays-Bas)
Abstract
A minor suffering from an incurable and fatal illness cannot request medical assistance in dying. Both federal and Quebec law prohibit such a practice. More generally, medical aid in dying raises its share of ethical, clinical and legal issues. This is particularly the case when it comes to medical assistance in dying for minors. In light of the applicable legal concepts and the factual data available on the suffering experienced by minors with incurable illnesses, this text examines whether Quebec law could, given the current state of the law, qualify medical assistance in dying as care required by the state of health of a minor. Beyond this qualification, there is reason to draw inspiration from the law applicable in Belgium and the Netherlands, the only jurisdictions in the world that allow the practice of medical assistance in dying for minors. From a forward-looking perspective, the present text proposes a potential legislative framework for medical assistance in dying for minors, based on a new criterion for assessing the consent in Quebec law. Drawing inspiration from the Belgian legal framework, it emerges that it omits the arbitrary notion of a fixed age and favours an individualized approach based on the minor’s capacity for discernment, as do the other Canadian provinces, which assess a minor’s consent to care on the basis of his or her capacity for discernment, a criterion that is subjective to the individual.
Keywords:
- Medical aid in dying,
- euthanasia,
- end-of-life care,
- minor,
- mature minor,
- capacity of discernment,
- consent to care,
- comparative law (common law, Belgium and Netherlands)