FR :

Les problèmes de comportement représentent une préoccupation importante en milieu scolaire. Les habiletés sociales des jeunes sont souvent identifiées comme facteurs de risque et cibles stratégiques de l’intervention. L’objectif de cette étude est de tenter de prédire les niveaux d’habiletés sociales, de coopération, de contrôle de soi, d’affirmation de soi et d’empathie d’élèves à partir de variables associées à l’adaptation psychosociale et aux habitudes de vie. Cette étude utilise un échantillon d’élèves (12 à 14 ans) de la région de Québec comprenant des élèves identifiés en troubles du comportement (TC) et des élèves sans troubles du comportement (non-TC). Les analyses de régression multiple montrent que le meilleur facteur de prédiction des habiletés sociales des élèves des échantillons TC et non-TC est le sentiment d’auto-efficacité perçue par l’élève. Les modèles de prédiction retenus incluent aussi des facteurs tels que la consommation de drogue et l’usage de la cigarette. Par ailleurs, certaines différences entre les groupes TC et non-TC sont discutées. Les auteurs proposent, en conclusion, des pistes d’actions pour la prévention et l’intervention dans le cadre d’initiatives axées sur le développement des habiletés sociales s’adressant aux élèves à risque.

EN :

Behavior disorders are a main concern in today's schools. Deficits in social skills are often identify as risk factors that have to be considered in the intervention strategies. The goal of this study is to predict student's levels of social skills, cooperation, self-control, assertion and empathy from psychosocial adjustment and health habits variables. This study uses one sample composed of identified BD students and non-BD students aged from 12 to 14 years old. Multiple regression analysis show that the best predictor of social skills levels for BD and non-BD samples is the student's perceived self-efficacy. The selected prediction models also include other factors like cigarette and drug use. Differences between BD and non-BD students are discussed. In conclusion, the authors propose adaptation or new interventions within social skills training programs for at-risk students with behavior problems.

FR :

Cette étude vise à identifier les caractéristiques sociofamiliales et personnelles qui permettent de discriminer les filles des garçons présentant un trouble des conduites. L’échantillon est composé de 47 filles et 134 garçons âgés de 12 à 17 ans, présentant un diagnostic de trouble des conduites et référés au service de l’application des mesures des centres jeunesse du Québec. Le premier objectif de cette étude vise à identifier les variables qui permettent de distinguer les filles des garçons en prenant en compte les caractéristiques socioéconomiques des familles, les caractéristiques familiales, les caractéristiques personnelles des parents, les caractéristiques des relations parents-jeunes et les caractéristiques personnelles et sociales des jeunes. Le second objectif de l’étude vise à identifier, parmi les variables qui distinguent les filles et les garçons présentant un trouble des conduites, celles qui caractérisent plus particulièrement les filles. Les résultats indiquent que les filles se distinguent des garçons sur plusieurs variables, notamment, au plan de l’instabilité familiale, des antécédents d’agression sexuelle, des difficultés dans les relations parents-jeunes, de la nature des symptômes du trouble des conduites présentés, de la présence d’un diagnostic de dépression, de trouble oppositionnel et au plan de la présence d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide antérieures. Ces résultats soutiennent la nécessité de proposer une intervention différente aux adolescentes desservies par les centres jeunesse pour un trouble des conduites de celle destinée aux garçons en prenant en compte certaines cibles d’intervention spécifiques.

EN :

This study aims to identify the social, familial and personal characteristics distinguishing conduct disordered girls from conduct disordered boys. Forty seven girls and 134 boys, aged 12 to 17, exhibiting a conduct disorder and followed by the youth centers of Quebec compose the sample. The first objective of the study is to compare girls and boys on socioeconomic characteristics, familial characteristics, parent-adolescent relationship, parents characteristics and social and personal characteristics of the youth. The second objective of the study is to identify among the variables discriminating girls from boys, those that are the most associated to girls. Results indicated that girls differ from boys on several variables including family instability, sexual abuse antecedents, parent-adolescent relationship problems, conduct disorders symptoms type, depression, opposition, suicidal thoughts and attempts. Those results suggest that a differential intervention should be offered to girls. This intervention may target specific objectives. These specific objectives are discuss.

FR :

Plusieurs travaux ont montré que les sentiments dépressifs chez les adolescents sont associés aux problèmes scolaires (faible rendement, désengagement, absentéisme, etc.). Et certains auteurs suggèrent qu’une partie importante des jeunes qui abandonnent leurs études souffriraient de troubles intériorisés tels que la dépression. Cependant, aucune étude à ce jour ne s’est penchée sur le lien entre la dépression et le décrochage scolaire de manière longitudinale. Cette étude vise donc à vérifier l’impact prédictif de la dépression sur le décrochage. Notre échantillon se compose de 139 adolescents montréalais (60 filles; 79 garçons), en moyenne âgés de 15,1 ans. Les participants, issus de milieux défavorisés, fréquentaient des classes de la 1re à la 5e secondaire au secteur régulier ou adapté. Ils ont été suivis durant 15 mois et 28 % d’entre eux ont décroché pendant l’étude (39 décrocheurs; 100 non-décrocheurs). La dépression a été mesurée avec l’inventaire de dépression de Beck. Nos résultats, obtenus à l’aide d’analyses de régression logistiques, montrent que la dépression est un facteur de risque du décrochage scolaire dont l’impact s’additionne à celui d’autres facteurs de risque socioéconomiques (scolarité des parents), individuels (âge, genre) et scolaires (risque de décrocher, indiscipline). De plus, nos résultats montrent que l’impact de la dépression est modéré par le genre des participants : la dépression a un impact plus important sur le décrochage scolaire chez les garçons que chez les filles. La discussion explore des hypothèses explicatives sur la plus grande vulnérabilité des garçons à décrocher lorsqu’ils font face à des problèmes intériorisés.

EN :

Scientific research has shown that depression symptoms in adolescents are associated with academic problems (poor scholastic achievement, lack of commitment, absenteeism, etc.). And some authors suggested that a large percentage of youths who drop out of school could be suffering from internalizing problems such as depression. Yet, to this day, no study has investigated the relationship between adolescent depression and early school leaving longitudinally. Hence, this study examined the predictive impact of depression on dropping out of school. Our sample consisted of 139 French speaking high school students (60 girls; 79 boys) from Montreal with an average age of 15.1 years. Participants came from low-SES families and were in regular or special education secondary 1 to 5 classes. They were followed for 15 months and 28 % of them dropped out of school during the study (39 dropouts and 100 non-dropouts). Depression was measured with the French version of the Beck Depression Inventory. Results of logistic regression analyses showed that depression was a risk factor for premature school leaving in adolescents whose impact is additive over other socioeconomic (parental education), individual (age, gender) and school (risk level, indiscipline problems) risk factors. Furthermore, our results revealed that the impact of depression was moderated by gender : depression has greater impact on dropping out for boys than for girls. The discussion explores explanations for the greater vulnerability of boys to early school leaving when facing internalized problems.

FR :

Bien que plusieurs auteurs aient émis l’hypothèse d’un lien entre l’agression sexuelle (AS) et plusieurs comportements à risque, aucune recension d’études empiriques chez les adolescentes n’a décrit ou analysé les connaissances existantes provenant de la littérature scientifique sur ce sujet. Afin de palier à cette lacune, une recension de 47 études portant sur les comportements à risque des adolescentes qui ont été agressées sexuellement a été effectuée. La consommation d’alcool et de drogues, les conduites sexuelles risquées, les actes délinquants et l’automutilation constituent les comportements à risque qui ont fait l’objet de la présente recension. Dans l’ensemble, il apparaît que les adolescentes qui ont été victimes d’AS sont plus susceptibles de présenter ces comportements à risques que les autres adolescentes. Toutefois, en ce qui concerne les actes délinquants et l’automutilation, les résultats devront être reproduits pour être considérés fiables étant donné le nombre plus restreint d’études et les différentes méthodologies utilisées. Par ailleurs, il semble que certaines caractéristiques familiales et de l’agression ont également une influence sur l’apparition des comportements à risque et peuvent constituer des facteurs de risque et de protection. Les dynamiques psychologiques qui sous-tendent les comportements à risque de même que certains modèles théoriques dans lesquels ces comportements pourraient s’inscrire sont discutés. Des implications cliniques et pistes de recherches futures sont également soulignées.

EN :

Although many authors have postulated a connection between sexual abuse and many risk behaviors, no review of empirical studies on adolescent girls has described or analysed the existing knowledge emerging from the literature on this topic. A review of 47 empirical studies on the at-risk behaviors of sexually abused adolescent girls was therefore completed. Alcohol and drug use, sexual at-risk behaviors, delinquent acts and self-mutilation were the at-risk behaviors under focus. On the whole, it appears that sexual abused adolescent girls are more likely to present at-risk behaviors than their non abused counterparts. However, results on delinquent acts and self-mutilation will have to be replicated before they can be considered solid given the smaller number of studies and the different methodologies used in the studies. Abuse and family characteristics appear to influence the presence of at-risk behaviors and constitute risk and protection factors. The functions of the at-risk behaviors in the lives of adolescent girls as well as models by which these behaviors can be understood are discussed. Clinical implications and suggestions for future research are also underlined.

FR :

Cette étude vise à déterminer l’incidence de la violence psychologique, de la violence physique et de la violence sexuelle subies par des adolescentes dans leurs fréquentations amoureuses, et à identifier les facteurs associés à chacun des types de violence. Toutes les élèves de 3e secondaire (N = 427) de deux écoles publiques ont répondu à un questionnaire écrit à l’intérieur de leur classe de formation personnelle et sociale. Parmi celles qui ont vécu au moins une relation amoureuse durant la dernière l’année (n = 257), 29% ont subi de la violence physique, 25% ont subi de la violence psychologique, et 52% ont subi de la violence sexuelle de la part de leur partenaire. Des analyses de régression logistique ont indiqué que les réactions agressives de l’adolescente à la frustration, les agressions sexuelles intrafamiliales et le fait d’être active sexuellement sont des facteurs qui sont associés à la violence physique ainsi qu’à la violence psychologique. Le fait de vivre seule avec son père est un facteur qu’on trouve associé à la violence psychologique et à la violence sexuelle, alors qu’un faible niveau d’éducation du père est un facteur associé à la violence physique. Les problèmes de consommation de drogue et d’alcool ainsi que le fait de vivre dans une famille recomposée sont d’autres facteurs associés à la violence sexuelle.

EN :

This study aims to determine the incidence of psychological, physical and sexual abuse experienced by female adolescents in their couple relationships. In addition, it aims to identify the factors associated with each type of abuse. Ninth grade students in two public high schools (N = 427) responded to a questionnaire as part of their class devoted to personal and social development. Students involved in at least one couple relationship during the past year (n = 257) reported whether they were subjected to each type of abuse by their partner. Among these students, 29% experienced physical abuse, 25% experienced psychological abuse and 52% experienced sexual abuse. Logistical regression analyses identify the factors associated with each type of abuse. Female adolescents' aggressive reactions to frustration, their experiences of intrafamilial sexual abuse and their current sexual activity are associated with physical and psychological abuse. Living alone with their fathers is associated with psychological and sexual abuse, while their fathers' low education level is associated with physical abuse. Drug and alcohol problems as well as living in a blended family are also associated with sexual abuse.

FR :

Cette étude explore l’ampleur du phénomène de harcèlement sexuel vécu chez des jeunes francophones du Québec et examine les liens entre le harcèlement sexuel et d’autres expériences de victimisation vécues. L’échantillon est composé de 1 186 jeunes adultes Québécois francophones (577 hommes et 609 femmes) âgés entre 20 et 22 ans. Lors de rencontres réalisées au domicile, les participants et participantes ont répondu à des questionnaires informatisés portant sur le harcèlement sexuel et d’autres formes de victimisation. Les résultats montrent que 78% des filles comparativement à 61% des garçons ont déjà expérimenté au moins un comportement de harcèlement sexuel de la part d’un membre du milieu scolaire ou du milieu de travail. Les gestes de harcèlement sexuel en milieu scolaire proviennent, dans la très grande majorité des cas, d’un autre étudiant. Quant au milieu de travail, les gestes vécus sont infligés la plupart du temps par un collègue. Des différences selon le genre sont décelées quant aux facteurs associés aux expériences de harcèlement sexuel. Pour les hommes, la violence psychologique dans le contexte de relations amoureuses, avoir été témoin de violence interparentale pendant l’enfance et victime d’agression sexuelle contribue à la prédiction des expériences de harcèlement sexuel vécu. Seul le fait d’avoir été victime d’agression sexuelle pendant l’enfance contribue à la prédiction des expériences de harcèlement sexuel chez les femmes.

EN :

This study explores the frequency of sexual harassment experiences of young Quebec Francophones and examines the link between sexual harassment and other experiences of victimization. The sample consists of 1186 young adults (577 men and 609 women) aged between 20 and 22 years. In an in-home interview, participants completed computerized questionnaires relating to sexual harassment and other forms of victimization experienced. Results show that 78% of women compared to 61% of men report experiencing at least one episode of sexual harassment from a member of the school or work setting. Sexual harassment in the school setting involves for the majority of cases a fellow student. In the work environment, harassment involves formost cases a colleague. Differences in factors linked to sexual harassement experiences by gender are noted. For men, psychological violence in romantic relationships, witnessing interparental violence and having been victim of child sexual abuse contribute to the prediction of sexual harassment. Only a history of child sexual abuse contributes to the prediction of sexual harassment experiences for women.

FR :

Des recherches antérieures présentent des résultats contrastés et controversés concernant les difficultés rencontrées par les enfants à haut potentiel intellectuel. L’objectif de cette étude est de déterminer les éventuelles difficultés adaptatives d’une population d’enfants à haut potentiel intellectuel en lien avec leurs caractéristiques individuelles. Un échantillon de 98 individus âgés de 10 à 15 ans dont le quotient intellectuel (Q.l.) est supérieur ou égal à 130 a été retenu. Deux types d’approches ont été sélectionnés : a) recueil de données anamnestiques auprès de la mère ; b) questionnaires autoévaluatifs (Personnalité et Motivation) de l’enfant. Les analyses factorielles distinguent clairement les facteurs propres à l’enfant et les dimensions liées à l’environnement qui sous-tendent les difficultés d’adaptation des enfants intellectuellement précoces (E.I.P). Les résultats d’analyses typologiques montrent des trajectoires développementales plus au moins fonctionnelles. Les plus grandes difficultés sont davantage le fait de facteurs contextuels que de prédispositions biologiques. Ces résultats peuvent s’inscrire dans le cadre de programmes destinés à la prévention de troubles psychopathologiques ou développementaux.

EN :

Past research has shown contrasting and controversial results concerning difficulties encountered by gifted children. The objective of this study is to link potential difficulties in gifted children's to their self-evaluation and individual characteristics. A sample of 98 children aged between 10 and 15 months whose intelligence quotient (IQ) was equal to or higher than 130 participated in this study. Two methods were selected: a) a collect of anamnesis data from the mother; b) child auto evaluations questionnaires (Personality and Motivation).

Factor analyses distinguished clearly evironnemental and personnal dimensions of difficulties in adaptation. Typological analyses indicate a diversity of more or less functional developmental pathways. Having most difficulties was more strongly associated with contextual factors than biological predispositions. These findings are important for programs aimed at prevention of psychopathological and developmental difficulties.

FR :

Un certain nombre de chercheurs (Birch, 1996; Cole, 1995, 1996; De Bergerac, 1998) fondent sur un modèle neurophysiologique leurs arguments en faveur de la delphinothérapie pour traiter divers désordres (DSM-IV) cognitifs et émotifs chez les enfants et les Jeunes. Ce modèle recourt à des analogies avec les mécanismes de sonophorèse, d’écholocation et de transmission neurohormonale dans son application thérapeutique. Dans le but de démystifier les éléments pseudo-scientifiques auprès d’un lectorat non spécialisé, cet article critique les postulats et les implications relatifs à ces mécanismes et il conclut à l’absence d’un soutien pertinent et valide concernant ce modèle.

EN :

A number of researchers (Birch, 1996; Cole, 1995, 1996; De Bergerac, 1998), claim a neurophysiological model in order to support therapeutic benefits of dolphin assisted therapy in treating various DSM-IV cognitive and emotional disorders in children and youth. The model is based on analogies with mechanisms of sonophoresis, echolocation and neurohormonal transmission during therapy. In order to demystify pseudo scientific elements in view of a non-specialized readership, the present article discusses the postulates and implications for each mechanism and concludes to the absence of reliable and valid support for this model.