Résumés
Mots-clés :
- médiation culturelle,
- écriture dramatique,
- public,
- canon littéraire
Les dossiers de revue faisant l’objet de cette recension ont en commun d’aborder les rapports que les créateur·trices en arts de la scène entretiennent avec le public et les institutions. En ce sens, le numéro 189 de Jeu contient un dossier portant sur la médiation culturelle (« Médiation théâtrale : le pouvoir de l’authenticité et de la différence ») qui discute d’outils pédagogiques contribuant à la formation d’un public attentif et critique. La relation entre les dramaturges et le public est explorée dans le numéro 191 de la même revue, intitulé « Gestes d’écriture ». En posant la question « Pourquoi lire et écrire le théâtre? », le dossier met en relation l’écriture dramaturgique avec les institutions théâtrales (telles que les compagnies de production et les maisons d’édition) et avec l’univers de la critique artistique. Cette réflexion sur le théâtre, le public et les institutions est également au coeur du numéro 252 de Théâtre/Public, avec un dossier qui porte plus particulièrement sur le théâtre public et les défis qu’il rencontre dans ses relations avec les spectateur·trices et les instances politiques (« Théâtre public : adversités »). Enfin, la Revue d’historiographie du théâtre met en relation le théâtre avec sa propre histoire et son canon (« Le canon théâtral à l’épreuve de l’histoire »). Le numéro 189 de la revue Jeu présente un dossier intitulé « Médiation théâtrale : le pouvoir de l’authenticité et de la différence », sous la supervision de Raymond Bertin et d’Annie Gascon, proposant une réflexion sur la médiation théâtrale au Québec à la fois dans son développement historique et dans le contexte postpandémique. D’entrée de jeu, Mario Cloutier, rédacteur en chef de la revue, présente le dossier avec une courte mise en contexte dans un texte intitulé « Y a-t-il un public dans la salle? ». Il y déplore la baisse de fréquentation des salles, laquelle s’expliquerait, entre autres, par la grande offre culturelle et le cout élevé des billets. Parmi les stratégies mises en place pour attirer plus de gens, dont la modification des horaires de représentation et le prix flexible des billets, la médiation culturelle est présentée par l’auteur comme une option valable (ou à privilégier), particulièrement par rapport au défi que représente l’attraction d’un nouveau public, notamment les jeunes. Le dossier ayant été inspiré par le travail de Monique Rioux, Raymond Bertin et Annie Gascon signent un article en hommage à celle-ci, car elle a grandement contribué à l’introduction de la médiation théâtrale au Québec, en particulier auprès des enfants. Anne Nadeau présente ensuite un bref, quoiqu’éclairant article résumant l’évolution de la médiation théâtrale au Québec depuis ses balbutiements jusqu’à sa professionnalisation. Elle y décrit deux approches distinctes, soit la démocratie culturelle, qui encourage l’engagement et l’expression de soi chez le public, et la démocratisation culturelle, dont l’objectif est la transmission et l’éducation menant à une forme d’autonomie face à l’oeuvre. Selon Anne Nadeau, dans les domaines du théâtre pour enfants et adolescent·es, la médiation culturelle se traduit donc par une expression d’Hélène Beauchamp (1985) : « On veut “jouer avec” plutôt que “jouer pour” ». Dans une entrevue avec Rioux, Gascon l’invite à se replonger dans le parcours qui l’a menée vers la médiation culturelle auprès des enfants. L’entretien aborde la fondation du Théâtre de la Marmaille, le spectacle-animation L’Umiak (1983) et l’intégration des parents au processus de médiation. L’article d’Anne-Marie Cousineau, « Que diable aller faire dans cette galère? », se penche plutôt sur la médiation culturelle telle qu’elle est appliquée au cégep, dans le contexte des cours obligatoires de littérature. Les élèves y développent entre autres leurs habiletés de …