Résumés
Abstract
Through the lens of R. J. Fleming, Irish Methodist businessman, alderman, and four times mayor of Toronto in the 1890s, this paper re-examines the moral reform campaigns of middle-class Protestants described by Christopher Armstrong and H. V. Nelles in their now classic study, The Revenge of the Methodist Bicycle Company (1977). Instead of looking at the Sunday car issue from the perspective of the promoters and as evidence of secularization, it presents as a case study Fleming’s conflicted and controversial role as an evangelical politician confronted with a divisive moral and religious issue within the late nineteenth-century liberal state. Scholarly debates on the process of secularization in late nineteenth-century Canada have given little attention to the influence of the timing and nature of the country’s political arrangements and have thus neglected the contradictions and tensions devout politicians faced within the new state and social order. This paper argues the need to make an important but often overlooked distinction between political and social secularization. With close attention to detail, it examines Fleming as an “evangelical modernizer” who as a politician had to maintain the neutrality of the state and at the same time address the concerns of a religious constituency that feared a favourable vote on Sunday cars would lead to social secularization.
Résumé
Par le prisme de R. J. Fleming, homme d’affaires méthodiste d’origine irlandaise, conseiller municipal et maire de Toronto élu à quatre reprises dans les années 1890, le présent article jette un nouveau regard sur les campagnes de réforme morale des protestants de la classe moyenne décrites par Christopher Armstrong et H. V. Nelles dans leur désormais célèbre étude The Revenge of the Methodist Bicycle Company (1977). Au lieu d’examiner la question de la circulation de tramways le dimanche du point de vue des défenseurs de cette idée et d’une attestation de la sécularisation, il fait une étude de cas du rôle conflictuel et controversé de Fleming à titre d’homme politique évangélique confronté à une pomme de discorde sur le plan moral et religieux dans l’État libéral de la fin du XIXe siècle. Les débats savants sur la sécularisation à la fin du XIXe siècle au Canada se sont peu intéressés à l’influence du moment et à la nature des arrangements politiques du pays et n’ont ainsi pas traité des contradictions et des tensions entre le nouvel État et l’ordre social avec lesquelles les hommes politiques dévots ont dû composer. Cet article avance qu’il faut faire une distinction importante, mais souvent négligée, entre la sécularisation politique et sociale. Avec le souci du détail, il examine Fleming sous l’angle d’un « modernisateur évangélique » qui, à titre de politicien, devait assurer la neutralité de l’État tout en tenant compte des préoccupations des électeurs religieux craignant qu’un vote favorable aux tramways du dimanche entraîne la sécularisation sociale.