Résumés
Résumé
Encore récemment, et ce, jusqu'à ce que paraisse l'étude de R. C. Macleod en 1976, la bonne réputation de la Gendarmerie royale du Nord-Ouest reposait sur le souvenir d'exploits extraordinaires; en effet, légendes et traditions s'étaient plu à évoquer les actions mémorables que ce corps policier aurait accomplies dans sa lutte contre les Amérindiens et les criminels de l'époque. Macleod, pour sa part, a remis cette interprétation en question et il estime que le succès de la gendarmerie doit plutôt être attribué au fait que ce corps policier était à la fois bien organisé et bien discipliné.
C'est cette récente interprétation que l'auteur de cet article veut nuancer. Il se demande, d'une part, comment on peut la prendre au pied de la lettre quand on sait qu'après 1885, ni les Amérindiens, ni les criminels ne constituaient une réelle menace dans l'ouest canadien et, d'autre part, à quoi il faut attribuer la popularité bien réelle de la gendarmerie si elle ne repose pas sur la lutte contre l'Amérindien et le criminel.
A la lumière d'une source tout à fait particulière, soit celle des rapports quotidiens que rédigeaient les membres de la gendarmerie, l'auteur démontre que cette popularité tient du fait de sa présence constante auprès de la population. La plupart du temps, le policier patrouillait le pays, passant de ferme en ferme; il aidait le pionnier à résoudre certains problèmes et c'était à lui qu'on avait recours en cas de danger ou d'urgence, qu'il s'agisse d'incendies, de disette ou de maladies. Dans ces années de durs labeurs, cette présence du policier et les nombreux services qu'il rendait étaient de nature à faire bonne impression et à asseoir sa popularité auprès de la population locale.