Résumés
Résumé
L'importance de la biographie en histoire tient du fait que, sans elle, il serait difficile d'établir des liens entre l'homme et l'événement; selon l'auteur, c'est là ce qui, en quelque sorte, définit notre discipline. Cependant, depuis les dernières années, à cause du progrès de certaines sciences sociales telles la psychologie et la sociologie, la distinction entre histoire et biographie s'est accrue grandement et la biographie en tant que genre s'est considérablement modifiée.
Ainsi, si l'on jette un coup d'oeil sur les années qui se sont écoulées depuis la deuxième guerre mondiale, l'on constate qu'au Canada français la biographie est passée d'un écrit à tendance hagiographique à une recherche fouillée et critique, puis, à une étude qui tente de plus en plus de camper un personnage dans son époque et son contexte social; de même, du côté du Canada anglais, on est passé d'une première étape où un héros ne pouvait avoir tort à une seconde où il vivait dans son époque mais sans perdre de sa stature pour finalement accéder à une troisième où sa personnalité et sa carrière étaient intégrées dans le temps.
Toutefois, à peine le biographe historien avait-il relevé le défi de l'intégration de son personnage dans une époque donnée qu'il était aux prises avec un nouveau défi, soit celui de la nouvelle tendance en littérature qui s'intéresse maintenant à une psycho-biographie toute concentrée sur la vie intérieure du sujet. Est-ce donc à dire que la biographie historique telle qu'on la connaît n'a plus sa place et qu'il lui faille trouver de nouvelles avenues ? Brown, pour sa part, estime que la biographie est un genre « en soi » qui a besoin de toutes les lumières que peuvent apporter tant la psychologie que la sociologie et l'histoire sociale; de plus, il considère que le biographe se doit de rapporter minutieusement et de façon la plus littéraire qui soit toutes les informations qu'il a pu glaner sur la vie tant privée que publique de son personnage. Sans la biographie, considère-t-il, il ne peut y avoir de « dialectique constante entre l'individu et la société« et cette dialectique est un élément essentiel dans toute recherche historique.