Un article que peut sauter quiconque n’a pas d’idée personnelle sur les pouvoirs sociaux du vêtement et du nu Quand la garde-robe de Diotime est le corset de Rachel When Diotime’s Closet Becomes Rachel’s Corset

Résumé

En analysant la relation corporelle entre les personnages de Diotime et de Rachel, nous explorons dans le présent article l’intuition sociologique du romancier Robert Musil quant au pouvoir du vêtement, de la nudité et des dominations qui peuvent être véhiculées au travers des contacts corporels non-violents. À cet effet, nous croisons des extraits du roman expérimental L’Homme sans qualités et quelques commentaires de sociologues du vêtement et de la mode. Cette dernière, quoiqu’également traitée par Musil, n’est pas ce sur quoi nous concentrons nos efforts. En effet, c’est la relation Diotime-Rachel, celle qui dessine les voies d’une domination morale s’adossant sur un quadrillage corporel, et les modifications qu’elle connaîtra suite aux expériences érotiques respectives des personnages qui nous intéressent.

Abstract

By analyzing the corporeal relation between the characters of Diotime and Rachel, the following article illustrates Robert Musil’s sociological intuition as to the empowerment of clothes and nudity as well as the dominations that can be conveyed through non-violent corporeal contacts. To this end, we confront segments from the experimental novel The Man Without Qualities to the writings of sociologists of clothes and fashion. Although scrutinized by Musil, we do not primarily focus on clothes and fashion. Instead, we insist on the Diotime-Rachel relation that draws the paths towards a moral domination leaning on a corporeal grid and to the modifications it faces in response to the respective erotic experiences of the characters.