Résumés
Résumé
Noble d’ancienne lignée, Villiers de l’Isle-Adam s’est volontiers présenté comme étranger à son siècle. Cette posture s’enracine dans un attrait pour la noblesse qui informe l’ensemble de son oeuvre. Ainsi en va-t-il de L’Ève future (1886), qui met en scène une relation problématique entre désir et artifice technologique et conduit à un dénouement occultiste qui conjugue les enjeux d’une poétique du surnaturel et d’un imaginaire nobiliaire. Cette méditation romanesque sur les rapports entre le spirituel et le technologique, mais aussi entre le métaphysique et l’idéologique, se conçoit comme un refus du deuil de l’identité aristocratique et du faisceau de valeurs dont elle est porteuse.
Abstract
An aristocrat from an ancient lineage, Villiers de l’Isle-Adam liked to present himself as an outsider to his century. This pose is rooted in a fascination for the aristocracy that informs his entire oeuvre. It also holds true for L’Ève future (1886), which presents a problematic relationship between desire and technological artifice, leading to an occultist conclusion that combines a poetics of the supernatural with an aristocratic imaginary. This novelistic meditation on the links between the spiritual and technology, but also between metaphysics and ideology, emerges as a refusal to accept the demise of the aristocratic identity and its values.