Résumés
Résumé
Cet article va interroger la possibilité de concilier à la fois le principe d’individualité de la peine et le caractère collectif du crime de génocide. En effet, face à un crime collectif, nous avons deux risques : ou reprocher à l’individu plus qu’il n’a fait et alors mettre à mal le principe d’individualité de la peine, ou en rester à la stricte description des actes individuels, mais alors la dimension collective du crime est perdue. La réponse nous sera donnée par l’étude de la structure collective originale du crime de génocide. Elle révèle en effet entre les génocidaires un lien tel que chaque acte particulier reflète les autres actes de génocide et n’acquiert sa véritable dimension qu’en référence à ceux-ci. Nous établirons ainsi que la dimension collective du crime et le principe d’individualité de la peine ne sont pas incommensurables.
Il ne s’agit pas dans ce texte de donner un programme de la manière dont il faut traiter un génocidaire lambda lors d’un procès, mais de révéler les structures d’un modèle, pouvant ensuite servir de cadre de référence.
Abstract
This article is going to question the possibility of reconciling at the same time the principle of individuality of punishment and the collective feature of the crime of genocide. Indeed, in front of a collective crime, we have two risks : or to blame the individual for more than he did and then worsen the principle of individuality of punishment, or to stay at the strict level of the individual acts, but then the collective dimension of the crime is lost. The answer will be brought to us by the study of the original collective structure of the crime of genocide. It indeed reveals between genocidaries a link such as every particular act reflects the other acts of genocide. So, the crime of genocide acquires its real dimension only in reference to these other acts. We shall so establish that the collective dimension of the crime and the principle of individuality of punishment are not incommensurable. It is not a question in this text to give a program of the way we have to treat any genocidary during a trial, but to reveal the structures of a model, which could then serve as reference frame.
Parties annexes
Références
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