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Introduction

Bien-être, services publics et territorialités autochtones[Notice]

  • Roxanne Blanchard-Gagné et
  • Louise Nachet

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  • Roxanne Blanchard-Gagné
    Doctorante, Département d’anthropologie, Université Laval

  • Louise Nachet
    Doctorante, Département de science politique, Université Laval

Le pôle de l’Université Laval du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA-UL) organisait, en collaboration avec l’Association étudiante autochtone (AÉA) de l’Université Laval et le Cercle Kisis, les 10 et 11 mai 2021, un colloque d’échange et de réflexion intitulé « Bien-être, services publics et territorialités autochtones ». Le contexte de la pandémie de coronavirus (SARS-CoV-2) a poussé les différentes parties à organiser l’entièreté dudit colloque à distance via vidéoconférence sur Zoom. L’articulation des activités du colloque en ligne a présenté de nombreux défis logistiques et techniques, tout en permettant une plus grande accessibilité aux panélistes et au public situés dans des communautés autochtones et en milieu éloigné de la ville de Québec. La thématique du colloque s’est définie progressivement à la suite des observations des organisateurs et organisatrices vis-à-vis des répercussions sur la sécurité publique et la cohésion sociale explorées dans le fil de l’actualité 2020-2021 au Québec et ailleurs au Canada. La pandémie de COVID-19 a provoqué un resserrement des pouvoirs et une réorganisation des structures de gestion de crise intra- et inter-institutionnelles sur l’ensemble du réseau pancanadien en santé (incluant, mais sans s’y limiter, les gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux) (Bellier 2020 ; First Nations Leadership Council 2020 ; Hillier et al. 2020 ; Hamel-Roy, Fauvel, Laurence-Ruel et Noiseux 2021 ; Kopp, Kumar et Aitken 2024). Plus encore, il a été noté que le contexte d'incertitude et d'instabilité de cette pandémie a entraîné des effets cumulés d’une organisation de crise locale à grande échelle (région administrative, province ou territoire, pays) et des bouleversements politiques, économiques et socioculturels (Hillier et al 2020 ; Wawanoloath 2021 ; Kopp, Kumar et Aitken 2024). Au Québec, on retiendra particulièrement l’application des mesures sanitaires, comme la quarantaine, l’isolement, la distanciation physique ou sociale, le port du masque, et la vaccination, ainsi que l’instauration d'un système d'alertes régionales selon un code de quatre couleurs ou encore la fermeture d'établissements publics ou privés. Or, bien que l’idée prédominante fût de s'adapter aux caractéristiques géographiques des mesures à adopter, ces mécanismes de surveillance et de sanctions ont laissé un souvenir indélébile dans la mémoire collective. À cet égard, la perception médiatique des périodes pandémiques a été un facteur significatif pour exposer les Allochtones, et susciter de nombreuses réactions dans l’espace public, à certaines causes systémiques des inégalités sociales de la santé et de la précarité dans laquelle vivent de nombreux autochtones habitant hors (ou en) communauté, y compris des pratiques et politiques coloniales multigénérationnelles, ainsi que l’accès réduit aux soins soulevés par plusieurs experts indépendants (Reading et Wien 2009 ; Mashford-Pringle et al. 2021 ; Huyser et al. 2022 ; Loppie et Wien 2022 ; Smylie et al. 2022 ; Williams et al. 2022 ; Yangzom et al. 2023). En effet, loin d’avoir des répercussions semblables sur l’ensemble des groupes culturels de la société québécoise, le contexte de la pandémie a notamment accentué les vulnérabilités et les inégalités préexistantes auxquelles sont sujettes les Premiers Peuples (Belaïdi et Koubi 2020 ; First Nations Leadership Council 2020; Hillier et al. 2020 ; Lane 2020), notamment en matière d'accès aux services sociaux et sanitaires, à la sécurité alimentaire, à l’éducation, à l’emploi ou encore au logement (Yang et Aitken 2021 ; Loppie et Wien 2022 ; Yangzom et al. 2023). Ces disparités profondes ont d’ailleurs renforcé de manière disproportionnée, bien que différentes, les écarts dans les expériences concernées par une plus grande vulnérabilité au virus (Black 2020 ; Smylie 2020 ; Hahmann et Kumar 2022 ; Williams et al. 2022). Par exemple, ce fut le cas pour les personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents tels …

Parties annexes