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Book ReviewsRevues de livres

Anne E. Calvès, Fatou Binetou Dial et Richard Marcoux (dir.), Nouvelles dynamiques familiales en Afrique, Québec : Presses de l’Université du Québec, 2018, 419 pages[Notice]

  • Véronique Senécal-Lirette

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  • Véronique Senécal-Lirette
    Chercheure indépendante

En raison des changements sociaux et économiques qui se sont déroulés au tournant du XIXe siècle, de nombreuses restructurations sociales et démographiques se sont produites en Afrique subsaharienne (Mondain, Delaunay et Adjamagbo 2009). La crise économique des années 1980-1990, la mondialisation, les politiques d’austérité, la plus grande scolarisation des femmes africaines et une remise en question des normes traditionnelles ambiantes qui s’en sont suivies ont contribué à amener ces changements (Locoh et Puech 2008). L’ouvrage Nouvelles dynamiques familiales en Afrique fait suite aux contributions présentées à l’atelier-colloque sur les dynamiques familiales en Afrique subsaharienne qui a eu lieu à Dakar, du 18 au 20 décembre 2016, organisé par le Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines (GIERSA), avec l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop. L’objectif de l’ouvrage est de dresser un portrait des transformations familiales qui s’opèrent actuellement dans les sociétés africaines subsahariennes, tout en se penchant sur les enjeux que ces changements amènent. Le collectif est composé de 17 chapitres regroupant 35 contributeurs et s’articule autour de quatre axes : structures des ménages et configurations familiales ; emploi des femmes et conciliation travail-famille ; parentalité, socialisation des enfants et rapports intergénérationnels ; et enfin, politiques, programmes et droit de la famille. Ceux-ci présentent des réalités dans quelques pays africains, notamment le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Congo, le Bénin, le Togo et le Cameroun, suivant différents champs d’expertise des sciences humaines et sociales. Le premier chapitre, rédigé par Philippe Antoine, porte sur la polygamie urbaine et rurale au Sénégal. Celui-ci montre certaines failles que peuvent avoir les enquêtes de sondage pour rapporter de façon efficace un tel sujet. Il souligne l’importance de ne pas uniquement se baser sur les approches qui s’appuient sur les liens de parenté des personnes qui résident avec le chef de ménage. Le deuxième chapitre (Cudeville, Guénard et Robillard) aborde la polygamie, la corésidence des époux et l’offre de travail des femmes au Sénégal. Il démontre que le nombre d’heures travaillées et la charge domestique des femmes varient en fonction du statut matrimonial et du mode de résidence. Le troisième chapitre (Delaunay et ses collègues) porte, quant à lui, sur la monoparentalité au Bénin, au Burkina Faso et au Togo. Le concept de monoparentalité hébergée y est proposé, lequel peut être relié à un arrangement résidentiel ou à l’instabilité matrimoniale créée, par exemple, suite à une séparation, un veuvage ou une naissance prémaritale. Le quatrième chapitre (Moguérou, Wayack-Pambè et Awissi) aborde la situation des femmes célibataires et cheffes de ménages à Dakar et à Ouagadougou et la manière dont elles sont perçues. Le cinquième chapitre (Jacquemin et ses collègues) porte sur la conciliation travail-famille des femmes à Dakar et démontre que la féminisation du marché du travail n’engendre ni une réorganisation des rôles de chacun au sein du ménage, ni un partage des tâches domestiques. Le chapitre suivant, rédigé par Bilampoa G. Thiombiano, aborde le travail et la famille en milieu urbain. L’auteure y fait ressortir la précarité des conditions de travail chez les hommes et les femmes, ces dernières se retrouvant plus fragilisées alors qu’elles occupent régulièrement des emplois dans le secteur informel tout en s’occupant de la charge de travail domestique et du soin des enfants. Sous le poids des traditions, cette réalité semble perpétuée tant par les hommes que par les femmes elles-mêmes. Le septième chapitre, écrit par Ayemi Lawani, porte sur la conciliation travail-famille, à Cotonou et à Lomé, chez des femmes travaillant au sein d’ONG de développement. Le chapitre qui suit, écrit par Gning et ses collègues, présente les trajectoires …

Parties annexes