Abstracts
Résumé
Cet article a pour objectif de présenter une réflexion critique sur la notion de violence du point de vue de l’éthologie et de la psychologie évolutionniste. Les auteurs définissent la violence comme étant un jugement de valeur (un abus de pouvoir) fait sur une agression définie opérationnellement par tout comportement orienté (physique, gestuel, verbal, etc.) et non ludique qui peut porter atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’une autre personne. Ils ne sont donc pas d’accord avec les chercheurs qui considèrent la négligence parentale, les jeux de bataille et les jeux de guerre entre les enfants comme étant violents. Ils réagissent aussi défavorablement à la tendance de certains autres à considérer la punition corporelle parentale comme étant nécessairement violente. Les auteurs présentent ensuite les fonctions biologiques adaptatives de différents types d’agressions ainsi que plusieurs de leurs mécanismes naturels de régulation, puis ils abordent la question de la violence sous deux aspects : la violence est-elle typique de l’espèce humaine et l’homme est-il plus violent que la femme ? Les auteurs proposent un modèle sur les rapports de pouvoir (conjugal, parent-enfant, enfant-enfant) au sein de la famille qui pourrait permettre de mieux comprendre les conflits familiaux et leur influence possible sur le développement non seulement de l’agression chez l’enfant envers les pairs mais aussi de ses habiletés de compétition pour l’accès aux ressources de l’environnement. Ils concluent à l’aspect arbitraire de la morale et donc à l’importance de ne pas tenter de la justifier par la science.
Mots-clés :
- agression,
- compétition,
- éthologie,
- punition physique,
- psychologie évolutionniste,
- rapport de pouvoir,
- relation d’activation,
- violence conjugale
Abstract
The objective of this article is to offer critical reflective analysis of the notion of violence from the point of view of ethology and evolutionary psychology. The authors define violence as a value judgment of aggression in which aggression, operationally defined by any oriented (physical, gestural, verbal, etc.), non-playful behavior that may potentially cause harm to the physical or psychological integrity of another person, is deemed to be an abuse of power. Thus, they adopt a position contrary to that of researchers who consider parental neglect, play-fighting and war games among children to be violent. They also respond to the tendency to consider parental corporal punishment as necessarily violent. They then examine the adaptive biological functions of different types of aggression as well as several of the natural regulating mechanisms governing them. They consider the question of violence from two angles: is violence typical of the entire human species, and are men more violent than women? The authors then propose a model for family power relationships (marital, parent-child, child-child) which may provide a better understanding of family conflict and its possible influence on the development not only of child aggression towards peers but also of children’s competitive skills for gaining access to environmental resources. Finally, they conclude that morality is arbitrary and it is therefore important not to attempt to use science to justify it.
Keywords:
- activation relationship,
- aggression,
- competition,
- ethology,
- evolutionary psychology,
- physical punishment,
- power relationship,
- conjugal violence