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Partage d’oeuvres émanant d’une démarche théâtrale vectrice de justice sociale et environnementale par, pour et avec la jeunesse autochtone[Record]

  • Patricia-Anne Blanchet

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  • Patricia-Anne Blanchet
    Université de Sherbrooke

Cocréations de :

India Neashish Chilton, Atikamekw nehirowisiw, Wemotaci ; Kananish McKenzie, Innue, Matimekosh Lac-John ; Hillary Nolin, Innue-Ojibwe, Pessamit ; William Bacon-Hervieux, Innu, Pessamit ; Julie-Ann Vollant Whittemore, Innu, Mani Utenam ; Aurora Daileboust, Kanien’kehà:ka, Kahnawake ; Alicia Bosum, Crie Eeyou, Ouje-Bougoumou ; Mia Tenasco, Anishinaabe, Kitigan Zibi ; Sabrina Marcotte, Première Nation Hän, Yukon

La présente contribution au dossier thématique « Écodramaturgies : Québec, France, francophonie » de la revue Percées se veut une offrande artistique à la collectivité pour assurer le rayonnement et la pérennisation de créations de personnes étudiantes autochtones. Porteuses d’une identité culturelle en floraison, évoluant entre contemporanéité et tradition, ces dernières ont courageusement levé leur voix pour exprimer les enjeux qui les préoccupent et les rêves qui les nourrissent. La justice sociale et la justice environnementale constituent des axes thématiques explorés dans le « cercle » d’une recherche-action en éducation théâtrale, ancrée dans une approche narrative décoloniale (Archibald, Lee-Morgan et De Santolo, 2019). De février à mai 2022, deux groupes de personnes étudiantes autochtones issues du cégep Garneau et du collège Champlain-Lennoxville, deux collèges publics, ont pris part à une série d’ateliers théâtraux basés sur une approche holistique de l’apprentissage, respectueuse des valeurs et des savoirs traditionnels des Premiers Peuples (Battiste, 2013). Cette démarche a mené à la cocréation de deux oeuvres originales : la pièce de théâtre Ashtam ntotacinan / Viens nous écouter (2022) et la vidéo documentaire Healing the Next 7 Generations / Guérir les 7 prochaines générations (2023). Dans une visée de souveraineté narrative faisant place aux voix de la jeunesse autochtone, nous partageons ici dans leur intégralité ces oeuvres créées à l’occasion de notre recherche doctorale. Dans une posture d’humilité culturelle pédagogique (Blanchet et al., 2024) portée par un parcours d’enseignante en art dramatique puis de conseillère en pédagogie autochtone, nous avons eu l’honneur d’accompagner d’inspirantes jeunes personnes étudiantes vers l’expression authentique et sensible de leurs récits de vie, que nous avons théâtralisés ensemble pour les porter à la scène ou à l’écran. Nous avons également bénéficié du soutien constant de conseillères à la vie étudiante autochtone des deux collèges ainsi que des sages éclairages de personnes porteuses de savoirs traditionnels et ambassadrices de l’art autochtone, à qui nous tenons à exprimer notre entière gratitude. Ces partages prennent racine au coeur de relations authentiques et s’élèvent bien au-delà des objectifs de la thèse de doctorat. Une description sommaire de ce projet de recherche se révèle toutefois facilitante pour en justifier la pertinence, en saisir les ancrages et en envisager les retombées. S’inscrivant dans la mouvance décoloniale actuelle, à laquelle participent des établissements d’enseignement postsecondaire (Mareschal et Denault, 2020), notre recherche doctorale brosse un portrait des réalités historiques et contemporaines qui concernent les jeunes Autochtones, en particulier les femmes, tout en portant attention à leur relation à l’éducation postsecondaire. Il en ressort la nécessité de mettre en place des environnements éducatifs culturellement pertinents pour les soutenir dans leurs trajectoires académiques souvent atypiques et jonchées d’obstacles systémiques (Dufour, 2019). Les bienfaits des arts vivants, et plus précisément du théâtre social, sur le mieux-être individuel et collectif de la jeunesse autochtone sont ensuite relevés (Conrad, 2020; Hatala et Bird-Naytowhow, 2020) et replacés dans le contexte de la résurgence actuelle des manifestations artistiques autochtones au féminin dans le paysage culturel québécois (Côté, 2017). L’étude se décline autour de cette question : en quoi une démarche de création collective basée sur la théâtralisation de récits de vie de personnes étudiantes autochtones du collégial favorise-t-elle l’expression d’apprentissages liés à leur mieux-être holistique? L’univers conceptuel de la recherche revisite des approches narratives décoloniales (Archibald, Lee-Morgan et De Santolo, 2019; Lavoie et Blanchet, 2017) dans une perspective de théâtralisation. Il s’enracine également dans certains principes en pédagogie autochtone (Campeau, 2019) tels que l’oralité, la circularité et la ritualité, qui infusent les approches artistiques autochtones (Sioui Durand, 2003). Ces principes s’articulent autour des dimensions du mieux-être (tête, corps, coeur, âme) qui constituent la recherche …

Appendices