Abstracts
Résumé
Dans cet article, nous décrivons et analysons nos expériences de la fluidité à partir de et avec deux paysages fluviaux : Puerto Nariño en Colombie et l’île d’Anticosti au Québec. Nous remarquons que si la fluidité d’une géographie éveille la pluralité de notre identité comme de notre corps en écoute, son inscription dans un rapport au temps en fait un terrain fructueux pour des dramaticités performatives. Puis nous interrogeons comment ces écritures in situ de la fluidité peuvent se maintenir sur scène et constituer les premières pistes d’une écodramaturgie non pas documentaire mais équivoque, indécidée et poétique.
Mots-clés :
- fleuve,
- fluidité,
- écoute,
- co-vibration,
- co-paysage
Abstract
In this article, we describe and analyze our experiences of fluidity from and with two riverine landscapes: Puerto Nariño in Colombia and Anticosti Island in Québec. We observe that while the fluidity of a geography awakens the plurality of our identity as well as our listening body, its inscription within a temporal framework makes it a fertile ground for performative dramaticities. We then examine how these in situ writings of fluidity can persist upon returning to the stage and form the first steps of an ecodramaturgy that is not documentary but equivocal, undecided, and poetic.
Appendices
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