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DocumentationComptes rendus

Ruiz Rosendo, Lucía et Baigorri-Jalón, Jesús, dir. (2023) : Towards an Atlas of the History of Interpreting. Amsterdam/Philadelphie : John Benjamins, 310 p.

  • Georges L. Bastin

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  • Georges L. Bastin
    Université de Montréal, Montréal, Canada

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Cover of Volume 69, Number 2, 2024, pp. 283-555, Meta

Voilà un ouvrage bien pensé ! Plutôt qu’une compilation de textes parfois assez distants les uns des autres, issus d’une rencontre (qui n’a d’ailleurs pas eu lieu), il s’agit d’un volume construit selon une « global architectural narrative ». La narration, elle, est typiquement historique ; quant à l’architecture mondiale, elle s’inspire de l’atlas, en particulier celui de Gambier et Stecconi (2019). Mais les directeurs de l’ouvrage sont prudents ; ils ne prétendent pas dresser une cartographie de l’histoire de l’interprétation. D’où le titre « Towards an Atlas… ». Ils se justifient dans le premier chapitre : il s’agit d’un « projet en cours » fondé sur des bases solides. « En cours », parce que la profession elle-même est évanescente et en constante mutation. « Un atlas », dans le sens où ils visent à donner une image symbolique d’un phénomène spatial propre à son temps, mais non d’offrir une vue panoramique de l’histoire de l’interprétation, ce qui serait utopique parce que l’interprétation est faite de voix et de silences qui se saisissent difficilement. Elle commence à la préhistoire, période ô combien malaisée de scruter. Mais ils étaient bien là les interprètes — même s’il est difficile d’entendre leur voix —, sinon combien de rencontres n’auraient jamais eu lieu ? Il s’agit, selon les directeurs de l’ouvrage (p. 14) qui en appellent à Trouillot (2015), de faire en sorte que les silences participent au processus de production historique à quatre moments cruciaux : la création des faits, soit le repérage des sources ; la collation des faits, soit la confection des archives ; la récupération des faits, soit la rédaction de narrations ; et la signification rétrospective, soit l’élaboration de l’histoire. Ce premier chapitre, qui sert d’introduction par les directeurs, renferme une grande richesse d’informations, digne d’un article scientifique. L’ouvrage se présente en douze chapitres, le premier servant d’introduction, et sous cinq parties, non explicites, correspondant à différentes régions géographiques : les Amériques, l’Afrique, l’Australasie et l’Europe. Deux chapitres pour les Amériques, deux pour l’Afrique, quatre pour l’Australasie et deux pour l’Europe. Finalement, un douzième chapitre de la plume de Jesús Baigorri qui pourrait nous épargner la présente recension… puisqu’il y développe les tenants et les aboutissants du présent volume avec sa verve habituelle. Chaque chapitre est précédé d’un résumé et de cinq mots clés, chose peu usuelle dans les ouvrages collectifs. Les deux premiers chapitres donnent d’emblée le ton de l’ouvrage : un ton revendicatif du rôle social joué par les interprètes face au pouvoir de l’État. Le premier dans la péninsule du Yucatan au xviie siècle et le second au sud du Chili à la charnière des xixe et xxe siècles. Dans le premier, en marge de l’étude de cas et, en fait, en guise d’introduction à cette dernière, l’auteure, Caroline Cunill, décrit trois approches historiographiques nées de l’examen du rôle des interprètes et traducteurs dans les cours de justice : l’institutionnalisation de la profession par la couronne espagnole ; l’humanisation de la profession ; et le rôle des interprètes dans la construction du pouvoir en matière juridique. Elle en décrit un exemple éloquent. Il n’est guère surprenant de trouver dans ce volume en référence à l’Amérique latine un travail de Gertrudis Payàs dont les recherches interdisciplinaires ont marqué l’histoire de la traduction. Elle examine ici la place des interprètes mapuches dans l’interaction socio-politico-linguistique avec les autorités coloniales. Tant l’armée que les Mapuches requéraient les services d’interprètes. Payàs s’attarde surtout à contextualiser ces acteurs eux-mêmes, familles de médiateurs ou intermédiaires individuels, avec force détails, durant trois périodes. La première, la transition du régime colonial …

Appendices