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Les Nations Unies ont récemment affirmé que l’économie sociale et solidaire contribue de façon exemplaire à la réalisation des objectifs de développement durable[1]. Ces objectifs sont considérés par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, comme « les objectifs que le monde s’est fixés pour améliorer le sort de l’humanité ».[2] Cependant, l’économie sociale et solidaire (ESS) reste méconnue. Elle est souvent présentée comme une économie de réparation, pour pallier les défaillances du marché ou de l’État [3]. On la croit aussi cantonnée aux très petites entreprises, oubliant qu’il existe aussi des coopératives financières et industrielles d’envergure. Elle reste de plus sous-enseignée en sciences économiques et en gestion, comme si elle ne faisait pas partie des « vraies affaires » [4].
Et pourtant, l’ESS émerge en partie d’une source prestigieuse, l’économie politique d’Adam Smith. Après la publication de son livre La richesse des nations, Smith fut célébré comme ayant « donné au monde un système complet de l’économie sociale »[5]. Ce sont les mots de Jean-Antoine Roucher, l’ami de Condorcet, qui traduisit l’ouvrage de Smith en français, en 1790. C’était bien avant le Nouveau traité d’économie sociale de Charles Dunoyer, en 1830, ou The Principles of Political Economy de John Stuart Mill, en 1848.
Cette réalité historique est très surprenante. Aujourd’hui, Adam Smith est généralement considéré comme le père fondateur de la théorie économique orthodoxe, celle-là même qui dénigre l’importance de l’économie sociale. Pourtant, à son époque, Smith considérait que les affaires des compagnies par actions devaient rester confinées à des secteurs particuliers sans grands risques, comme la banque de dépôt, l’assurance, la construction de canaux ou la gestion municipale de l’eau. Après une étude minutieuse des méfaits de la East India Company, il conclut que de telles entreprises vont nécessairement à l’encontre de l’intérêt des populations, ne privilégiant que les intérêts financiers de leurs actionnaires[6]. Mais, de nos jours, les multinationales et leurs lobbys dominent nos nations, prétendument au nom de la théorie d’Adam Smith, et l’économie sociale est censée devoir rester confinée à quelques secteurs particuliers.
La lente redécouverte des conceptions d’Adam Smith
Les grands anniversaires sont souvent l’occasion de revisiter des vérités qu’on pensait immuables. La publication à la fin des années 1970 de l’oeuvre complète d’Adam Smith, célébrant le bicentenaire de la publication du livre La Richesse des Nations (1776), a permis de corriger certaines fausses vérités véhiculées au sujet du père fondateur de l’économie politique[7]. Petit à petit, on a réalisé qu’il associait à l’intérêt personnel des sentiments moraux envers les autres, qu’il n’était pas dogmatique envers le laissez-faire économique et qu’il n’était pas à l’origine de la théorie – fausse - de la main invisible du marché. De nombreux auteurs et autrices, se basant sur les textes véritables d’Adam Smith, ont alors conclu qu’il n’était pas le père du libéralisme économique.
Autour de la date du tricentenaire de sa naissance (Smith est né le 5 juin 1723), le ton s’est durci. Des « prix Nobels » en économie, tel Milton Friedman, ont été interpellés pour leur lecture biaisée de certains textes de Smith [8]. Pour Glory Liu de Harvard, par exemple, Adam Smith a été réduit, surtout après la Grande Dépression et durant la guerre froide, à un logo afin de défendre le néolibéralisme et le capitalisme. Il devint ainsi « le symbole de l’intérêt individuel, du choix et de la liberté »[9].
Un livre publié en l’honneur de ce tricentenaire, Adam Smith, l’antidote ultime au capitalisme : sa théorie du capabilisme[10], présente ces controverses ainsi que les conceptions sociales et solidaires défendues par Smith. Par exemple, il n’a jamais parlé de « richesse des nantis », mais de « richesse des nations ». Il désirait que la révolution industrielle profite à tous et à toutes, de façon équitable. Comme Smith l’a écrit : « Comment une société serait-elle heureuse et florissante si la plupart des membres étaient pauvres et misérables ? D’ailleurs [la seule] équité [demande] que ceux qui nourrissent, habillent et logent toute la famille politique aient sur le produit de leur propre travail une part suffisante pour être eux-mêmes assez bien nourris, habillés et logés »[11].
De même, si Smith était favorable au développement économique, il voulait que le pouvoir politique des grands manufacturiers et marchands soit contraint. Il s’opposait à ce que sa société ne devienne qu’une « société de boutiquiers ». Comme il l’a suggéré : « L’intérêt des marchands […] diffère toujours à quelques égards de l’intérêt public. Il lui est même opposé. Le marchand est toujours intéressé à étendre le marché et à rétrécir la concurrence des vendeurs. Le public peut gagner quelques fois à l’agrandissement du marché, mais le rétrécissement de la concurrence est toujours défavorable pour lui »[12] .
Pour prendre un dernier exemple, Smith était aussi en faveur de l’entraide et de la solidarité. Il opposait même « l’esprit de monopole » des manufacturiers à l’esprit coopératif qu’il observait chez des fermiers, en harmonie avec la nature. Comme il l’a noté : « L’entrepreneur d’une grande manufacture s’alarme quelquefois si à vingt mille de lui il voit s’établir une fabrique de la même espèce que la sienne. […] Les fermiers et les propriétaires, au contraire, sont en général plus disposés à favoriser qu’à arrêter la culture et l’amélioration des fermes et des biens de leur voisinage. […] Lorsqu’ils ont trouvé une méthode nouvelle plus avantageuse que l’ancienne, on les voit disposés à la communiquer à leurs voisins »[13] .
Ce n’est donc pas un hasard que certaines des premières formes d’entreprises sociales et coopératives modernes émergèrent en Écosse à l’époque de Smith. Le village industriel de New Lanark, par exemple, à 50 km au sud-est de Glasgow, où Smith enseigna pendant des années, émergea en 1785. Dirigée par la suite par Robert Owen, cette communauté est devenue la première filature de coton de Grande-Bretagne. Elle est aussi reconnue aujourd’hui comme l’un des berceaux du coopératisme européen [14].
Owen et ses associés introduisirent des mesures comme l’interdiction du travail pour les enfants, des conditions de sécurité et d’hygiène avant-gardistes et l’instruction pour tous ses travailleurs, travailleuses et leur famille. On le sait souvent peu, mais c’est George Jardine, de l’université de Glasgow, l’étudiant et collègue d’Adam Smith, qui organisa cette instruction ouvrière innovatrice[15]. Or, récemment, l’Organisation internationale du travail a adopté une résolution qui reconnait la contribution particulièrement positive de l’ESS à la promotion de conditions décentes du travail.[16]
De la maximisation des profits aux objectifs de développement durable
Smith n’a jamais proposé que la seule responsabilité des entreprises fût de maximiser leurs profits, comme on l’enseigne encore aujourd’hui dans des écoles de commerce[17]. L’auteur de La richesse des nations a même insisté que « […] La richesse ne consiste pas dans le numéraire ou dans l’or et l’argent »[18]. Pour lui, une nation « riche » se mesurait par la productivité de ses champs, le nombre de ses emplois, le bien-être de sa population ou l’accès pour tous et toutes à une éducation de qualité. De façon similaire, António Guterres a récemment insisté sur le fait qu’il faut réellement sortir de l’emprise du produit intérieur brut (PIB) comme seule mesure du développement[19].
Amartya Sen est le prix Nobel en économie qui a le plus défendu ces conceptions. Il a créé avec ses collègues l’Indice du développement humain (IDH), adopté par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et calculé pour chaque pays dès 1990[20]. Cet indice évalue le bien-être des personnes selon une analyse plurielle, allant au-delà du seul PIB, avec entre autres l’espérance de vie des personnes, leur éducation et leur niveau de vie.
Dans cet indice, la notion de développement ou de « richesse » n’est pas que financière. Pour Sen, le développement vise à accroitre la richesse de la vie humaine et non seulement la richesse de l’économie dans laquelle les personnes vivent, dit différemment, le développement est pour lui « un processus d’accroissement des libertés réelles que les personnes chérissent »[21], soit leurs « capabilités », bien au-delà de la seule croissance économique.
Déjà Adam Smith définissait l’économie politique comme devant « rendre le peuple capable » de subvenir à ses besoins et l’État capable d’assurer son « service public »[22]. Les personnes ayant développé l’approche des capabilités ont d’ailleurs explicitement salué cet héritage : pour Amartya Sen « la perspective des capabilités implique dans une certaine mesure un retour à une approche intégrée en économie et en développement social, défendue en particulier par Adam Smith »[23]; de même, pour Martha Nussbaum « Adam Smith utilisait déjà le langage des capabilités pour décrire la base matérielle d’une vie humaine florissante et les théoriciens actuels en capabilité peuvent tirer des leçons de ses riches intuitions »[24].
Cette conception « capabiliste » se retrouve aujourd’hui dans les Objectifs de développement durable (ODD). Promulgué par plusieurs entités des Nations Unies depuis 2015, ce modèle pluriel présente 17 objectifs de développement pour les nations et les entreprises. La motivation derrière ces ODD n’est pas la maximisation des profits. Elle est de favoriser les capabilités de toutes les personnes, sur une planète en santé, en leur permettant d’accroître leur pouvoir d’agir. Et cette croissance des capabilités est, de par nature, illimitée. Pour Sen, un développement est durable quand il permet la croissance des libertés humaines à travers le temps.
Malheureusement, l’appellation « développement durable », introduite par les Nations Unies dans le Rapport Brundtland de 1987, a souvent été mal comprise[25]. Beaucoup de personnes ont cru que ce développement ne mettait l’accent que sur les enjeux environnementaux . Cependant, les Nations Unies parlaient déjà à l’époque du développement des capabilités pour chaque humain sur la longue durée, de leurs libertés déjà réalisées et de celles potentielles, en harmonie avec la nature . Cette conception sociale implique l’art et la science du politique, dont l’objet est de faciliter ce développement humain au niveau collectif. Comme l’a défini les Nations Unies : « Les personnes sont la richesse véritable d’une nation. L’objectif de base du développement est de créer un environnement capacitant pour que les populations puissent jouir d’une vie longue, en santé et créative » [26].
Par exemple, les sept premiers objectifs rappellent la nécessité qu’un investissement dit durable ou qu’un nouveau produit ou service durable doit aboutir à : 1. Pas de pauvreté; 2. Faim «zéro»; 3. Bonne santé et bien-être; 4. Éducation de qualité; 5. Égalité entre les sexes; 6. Eau propre et assainissement; et 7. Énergie propre et d’un coût abordable. D’autres objectifs visent la consommation et la production responsables ainsi que la coopération entre les entreprises, les gouvernements et la société civile, soit le privé, le public et le commun.
L’aspect concret de ces objectifs permet à chaque personne de juger si un investissement, un bien, un service ou une entreprise peut être considéré comme durable ou non. Il n’y a pas besoin ici d’explications compliquées faisant appel à une théorie prétendument scientifique, comme celle du « ruissèlement économique » .
Le modèle des ODD présente l’avantage d’être reconnu au niveau international. Il ne provient ni d’une nation spécifique ni d’un parti politique particulier. Il a aussi fait l’objet d’un consensus établi entre des gouvernements, des multinationales, des organisations non gouvernementales (ONG), des coopératives, des syndicats et des associations, à la fois dans des pays développés et en développement.
Bien sûr, la poursuite de ces objectifs demande une certaine rentabilité en entreprise et des coûts raisonnables pour les collectivités . Mais dans tous les cas l’objectif n’est pas de maximiser les profits. Bien que certaines organisations adhèrent au modèle des ODD pour verdir leur image, d’autres sont plus sincères et trouvent dans ces objectifs économiques, sociaux et environnementaux des raisons fondamentales pour agir. Ces raisons visent à rendre les gens capables d’actualiser leurs propres aspirations, tout en réduisant les inégalités sociales et les problèmes environnementaux.
Aujourd’hui, 70 % des entreprises dans tous les secteurs ont commencé à intégrer certains de ces objectifs dans leurs stratégies [27]. Des écoles de gestion tentent également de les utiliser afin de définir un management éthique et responsable. Les objectifs les plus populaires, intégrés par plus de 50 % des entreprises participantes, sont : objectif 11. Lutte contre les changements climatiques, 63 % ; 8. Travail décent et croissance économique, 52 % ; et 18. Consommation et production responsables, 51 %. Les objectifs les moins populaires, étant pris en compte par moins d’un quart des entreprises participantes, sont : objectif 16. Paix, justice et institutions efficaces, 23 %; 15. Vie terrestre, 22 % ; 2. Faim « zéro », 20 % ; et 14. Vie aquatique, 16 %.
Malgré le fait que certains de ces chiffres soient encourageants, António Guterres a récemment déclaré que les progrès réalisés sur ces objectifs sont « trop lents », surtout pour les pays en développement. Il a demandé un nouvel engagement politique et un plan de relance de 500 milliards de dollars[28].
La résolution des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire
Le 18 avril 2023, les Nations Unies ont adopté une résolution concernant la contribution de l’ESS au développement durable. Le texte souligne qu’elle contribue de façon exemplaire aux ODD et qu’il faut promouvoir ce type d’économie[29]. Cette résolution réaffirme implicitement les liens qui existent entre l’économie sociale théorisée par Adam Smith et l’approche actuelle des capabilités, qui sous-tendent ces objectifs.
À son époque, Smith s’est en effet beaucoup inspiré de « l’oeconomie » de la Grèce antique. Il s’agissait alors de gérer avec sagesse sa maisonnée, en harmonie avec la nature[30]. Il fallait aussi résister à la compulsion chrématistique, c’est-à-dire ne chercher qu’à maximiser son profit financier. De même, Amartya Sen et Martha Nussbaum ont tous deux insisté sur le fait que leur approche des capabilités s’inspire en particulier des conceptions d’Aristote et d’Adam Smith, en plus de celles de John Stuart Mill et de Karl Marx.
Il existe donc une ligne commune de pensée et de pratique allant de la Grèce antique à Adam Smith au siècle des Lumières, actualisée aujourd’hui par l’approche des capabilités et les ODD des Nations Unies. S’étant abreuvée à plusieurs de ces courants, dynamisée aussi par des innovations sociales, des associations ouvrières ou les mouvements solidaristes[31], il n’est pas surprenant que l’ESS soit reconnue aujourd’hui comme particulièrement favorable aux objectifs de développement durable où l’économie est davantage encastrée dans la société et la nature. Pour les Nations Unies, l’ESS est considérée aujourd’hui comme faisant partie de la « nouvelle économie pour le développement durable », incluant aussi, entre autres, l’économie circulaire, l’économie verte et l’économie de la sollicitude[32] .
Mais, encore aujourd’hui, l’ESS reste méconnue. Réaffirmer la contribution d’Adam Smith à l’économie sociale pourrait permettre de mieux « gagner la bataille des idées ». Dans un article récent, Camille Dorival, Thimothée Duverger et Hugues Sibille ont suggéré plusieurs raisons qui motivent cette méconnaissance[33]. L’une de ces raisons est que l’ESS n’a pas de « figure emblématique ». Rappeler l’héritage d’Adam Smith, en s’appuyant sur ses véritables écrits, pourrait lui apporter cette reconnaissance, aux côtés des théories formulées récemment par Amartya Sen ou Elinor Ostrom[34].
Une deuxième raison est que l’ESS est perçue comme se référant à trop de variables différentes. Mais comme nous l’avons vu, c’est justement la conception plurielle du développement, présente dans l’oeuvre de Smith, dans l’approche des capabilités et dans le modèle des ODD qui unifie une conception sociale et durable de l’économie.
Une dernière raison est que l’ESS ne semble pas offrir de « récit fédérateur ». Cependant, la recherche d’une gestion sage de nos maisonnées et de notre maison-terre, depuis la Grèce antique, est lourde d’histoire. Les personnes qui travaillent actuellement dans l’économie sociale peuvent être fières de cette histoire. Cette conception a uni l’économie et l’écologie durant des millénaires, depuis l’antiquité. Elle a hissé la notion individuelle de « vie bonne » à un niveau collectif et a fait émerger la théorie et la pratique de l’économie politique au siècle des Lumières.
De plus, l’utilisation du modèle des ODD peut élargir aujourd’hui le type d’organisations susceptible de contribuer à l’économie sociale et durable. De nos jours, l’ESS est surtout réalisée par des coopératives, des mutuelles, des associations et des fondations. Mais d’autres types d’organisations sont en émergence, réalisant différents ODD, comme des entreprises sociales, des sociétés à mission, des firmes à impact sociétal et des organisations d’entrepreneuriat collectif[35]. Ces nouveaux types d’organisations reformulent des tensions déjà présentes dans l’ESS, comme la non-lucrativité versus la lucrativité limitée, les modalités de gouvernance démocratique ou la place de l’intérêt général dans les projets organisationnels. Cependant l’ESS vise elle-même à remplacer l’ancienne raison d’agir de la croissance économique par une nouvelle raison d’agir, le « bien-être soutenable »[36]. Cette nouvelle raison d’agir est en fait fort ancienne. Depuis l’Antiquité, elle consiste à gérer nos maisonnées et notre maison-terre de façon sage afin de pouvoir réaliser nos aspirations au-delà du seul profit financier , tel que formulé précédemment. Il s’agit de prendre soin du monde, de notre monde social et de notre monde naturel[37].
Il est encourageant de constater que l’essor de l’ESS est aujourd’hui important au niveau des organisations. Il est estimé que près de 10% de la population active mondiale, soit près de 365 millions de personnes, « travaillent soit dans des coopératives, soit grâce à la presence de coopératives »[38]. . Dans la théorie économique classique, cette dimension organisationnelle est souvent négligée, passant parfois directement du niveau micro au niveau macroéconomique[39]. Mais si nous voulons globalement réduire les inégalités actuelles et diminuer nos problèmes environnementaux, il est aussi important de réintroduire l’enseignement de l’économie sociale, solidaire et durable dans nos écoles et nos universités. Contrer les faussetés enseignées actuellement sur Adam Smith, en rappelant sa contribution à l’économie sociale, pourra réorienter et dynamiser cet enseignement. Comme son oeuvre a été invoquée depuis des décennies par des adeptes du néolibéralisme pour conter une fausse histoire qui privilégie leurs intérêts, il est grand temps de divulguer un autre récit plus véridique sur ses écrits afin de refonder une économie politique au service du bien commun[40].
Aussi, il est urgent que nos gouvernements soutiennent plus l’économie sociale, solidaire et durable, au lieu de se cantonner à l’économie traditionnelle[41]. Si des gains ont été réalisés au niveau international, il est nécessaire que chaque nation s’implique réellement dans le développement durable, qui est à la fois social, écologique et politique. La récente résolution des Nations Unies sur l’ESS et les ODD va dans ce sens.
Appendices
Notes
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[1]
Cet article a été présenté en conférence plénière par Thierry Pauchant à la 34ieme Conférence Internationale du CIRIEC, le 17 octobre 2024, à San Jose, Costa Rica.
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[1]
United Nations, General Assembly, Promoting the social and solidarity economy for sustainable development, 18 April 2023.
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[2]
Amélie Bottolier-Depois, Les promesses d’un avenir meilleur pour l’humanité « en péril », Le Devoir, 10 juillet 2023.
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[3]
Robert Boyer, L’Économie sociale et solidaire. Une utopie pour le XXIe siècle? Paris, Les petits matins, 2023.
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[4]
Camille Dorival, Timothée Duverger, Hughes Sibille, Regards d’économistes sur l’économie sociale et solidaire, Lormont, Le Bord de L’eau, 2023.
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[5]
Jean-Antoine Roucher, Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des nations, Traduites de l’anglais de M. Smith sur la quatrième édition, 3 tomes, Paris, Buisson, 1790, p. viii.
-
[6]
Sankar Muthu, Adam Smith’s Critique of International Trading Companies. Theorizing Globalization in the Age of Enlightenment, Political Theory, 36, 2, 185-212.
-
[7]
Knud Haakonssen, The Science of a Legislator. The Natural Jurisprudence of David Hume and Adam Smith, Cambridge, Cambridge University Press, 1981; Andrew S. Skinner, A System of Social Science. Papers Relating to Adam Smith, Oxford, Clarendon Press, 1979; Donald Winch, Adam Smith’s Politics. An Essay in Historiographic Revision, Cambridge, Cambridge University Press, 1978.
-
[8]
Naomi Oreskes and Erik M. Conway, The Big Myth. How American Business Taught Us to Loathe Government and Love the Free Market, New York, Bloomsbury, 2023.
-
[9]
Glory M. Liu, Adam Smith’s America. How a Scottish Philosopher Became an Icon of American Capitalism, Princeton University press, 2022, p. 250.
-
[10]
Thierry C. Pauchant, Adam Smith l’antidote ultime au capitalisme : sa théorie du capabilisme, Paris, Dunod, 2023.
-
[11]
Adam Smith, traduit par Roucher, op. cit. tome I, p. 165-166.
-
[12]
Adam Smith, op. cit. tome I, p. 552-553.
-
[13]
Adam Smith, op. cit., tome III, p. 75-76.
-
[14]
Julien Dohet, Le mouvement coopératif : histoire, questions et renouveau, Courrier du CRISP, 5, 2370, p. 5-58, 2018.
-
[15]
Thierry Pauchant, op. cit., 2023, p. 100.
-
[16]
International Labour Organisation, Resolution concerning decent work and the social and solidarity economy, 10 June 2022.
-
[17]
Milton Friedman, The Social Responsibility of Business is to Increase its Profits, The New York Times, September 13, 1970.
-
[18]
Adam Smith, op. cit., tome III, p. 22-23.
-
[19]
United Nations, Our common agenda, Policy brief 4. Valuing what counts: Framework to Progress Beyond Gross Domestic Product, May 2023.
-
[20]
United Nations Development Program, Human Development Report 1990, Oxford University Press, 1990.
-
[21]
Amartya Sen, Development as Freedom, Anchor books, 1999, p. 36.
-
[22]
Adam Smith, op. cit., tome III, p. 1.
-
[23]
Amartya Sen, op. cit., p. 294.
-
[24]
Martha C. Nussbaum, The Cosmopolitan Tradition: A Noble but Flawed Ideal, The Belnap Press, 2019, p. 245.
-
[25]
Jean-Luc Dubois, Approche par les capabilités et développement durable, dans V. Rebound (Dir.). Amartya Sen : un économiste du développement? Paris, AFD, 2006, p. 201-213.
-
[26]
United Nations Development Programme, op. cit., 1990, p. 9.
-
[27]
Thierry Pauchant, op. cit, 2023, p. 150.
-
[28]
United Nations, World Leaders Adopt Sweeping Political Declaration Reaffirming Commitment to Achieve Sustainable Development Goals, 18 September 2023.
-
[29]
United Nations, General Assembly, op. cit., , 18 April 2023.
-
[30]
Gloria Vivenza, Adam Smith and the Classics. The Classic Heritage in Adam Smith’s Thought, London, Oxford University Press, 2004; Alexander Broadie, Aristotle, Adam Smith and the Virtue of Propriety, Journal of Scottish Philosophy, 8, 1, 2010. P. 79-89.
-
[31]
Marie J. Bouchard (Dir.). L’économie sociale, vecteur d’innovations. L’expérience du Québec, Les Presse de l’université du Québec, 2011; Timothée Duverger, L’économie sociale et solidaire, La Découverte, 2023.
-
[32]
United Nations, United Nations Economist Network, Setting a Path Towards New Economics for Sustainable Development - An Overview, Policy brief, 2023.
-
[33]
Camille Dorival, Timothée Duverger, Hughes Sibille, Économie sociale et solidaire : gagner la bataille des idées, Alternatives économiques, 16 novembre 2022.
-
[34]
Geneviève Perrin, Les communs de capabilités : une analyse des Pôles Territoriaux de Coopération Économique à partir du croisement des approches d’Ostrom et de Sen, Thèse de doctorat, Université Paris-Est, 2019.
-
[35]
Pour les Nations Unies, l’économie sociale fait partie intégrante de l’économie sociale et solidaire, au même titre que l’entreprenariat social et l’économie solidaire, bien que ces quatre approches présentent des différences : Ilcheong Yi, Fulvia Farinelli and Raymond Landveld, New Economics for Sustainable Development. Social and Solidarity Economy. United Nations Economist Network, Policy brief, March 2023, p 2-3.
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[36]
Timothée Duverger, op. cit., 2023, p. 100.
-
[37]
Dominique Méda, Une société désirable. Commet prendre soin du monde, Paris, Flammarion, 2024.
-
[38]
Bénédicte Fonteneau et Ignace Pollet, La contribution de l’économie sociale et solidaire et de la fiance solidaire à l’avenir du travail, Genève, Bureau International du Travail, 2019, p. 22.
-
[39]
Robert Boyer, op. cit., 2023. P. 56.
-
[40]
Thierry Pauchant, Adam Smith et l’approche des capabilités : une fondation pour le post-capitalisme, Revue Cités, Paris, PUF, 99, 2024, p. 15-29.
-
[41]
Pour cette réalité au Québec et au Canada, voir Béatrice Alain, Directrice Générale du Chantier de l’économie sociale, Spotlight Interviews, site web de l’ International Labour Organisation, 18 octobre 2023.