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Recensions

Ian Boxall, Bradley C. Gregory, dir., The New Cambridge Companion to Biblical Interpretation. Cambridge, New York, Cambridge University Press, 2023, xv-391 p.

  • Sébastien Doane

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  • Sébastien Doane
    Université Laval, Québec

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Couverture de Raison et foi chez Maître Eckhart, Volume 81, numéro 1, 2025, p. 3-224, Laval théologique et philosophique

Au cours des dernières décennies, l’interprétation biblique a connu une ouverture significative, embrassant une multiplicité de cadres méthodologiques et une plus grande diversité d’interprètes. Le volume collectif ici présenté constitue un excellent guide pour quiconque souhaite s’introduire aux diverses orientations actuelles de l’interprétation de la Bible. Bien que l’ambition d’une exhaustivité soit difficile à atteindre, les 19 chapitres de l’ouvrage offrent un aperçu global de la discipline. En particulier, ce volume met en lumière l’importance croissante des pôles de la réception et du rôle des lecteurs dans le processus interprétatif. Même les chapitres traitant des méthodes historiques renoncent à toute prétention d’objectivité et insistent sur l’importance des identités situées des interprètes dans leurs démarches de recherche. Les distinctions traditionnellement rigides entre les approches centrées sur l’auteur, le texte et le lecteur se voient ici progressivement atténuées, devenant moins polarisées et plus fluides. Les éditeurs ont choisi de structurer l’ouvrage en trois sections distinctes : la première est consacrée aux « méthodes », la deuxième aux « approches et postures », et la dernière à la « réception ». Cette catégorisation repose sur la conviction que les approches et postures ne sont pas nécessairement définies par une méthodologie précise, mais qu’elles se développent plutôt de manière interdisciplinaire (p. 7). Cependant, les chapitres de la section « méthodes » ne présentent pas d’étapes claires et systématiques, et soulignent fréquemment l’interdisciplinarité de ces « méthodes ». L’argument que je soulève ici est que cette distinction binaire entre méthodes et approches reflète également l’autorité traditionnellement accordée à ces différentes façons d’étudier la Bible. Les méthodes, jadis perçues comme étant plus proches de la recherche d’objectivité, ont historiquement dominé l’activité exégétique, tandis que les approches, vues comme subjectives, ont été reléguées à une place plus marginale. Fort heureusement, l’avant-dernière page du volume suggère que cette distinction devient de plus en plus floue grâce aux interactions dialogiques entre auteurs, textes, lecteurs et leurs traditions interprétatives (p. 372). Dans le premier chapitre, Paul Kurtz propose une rétrospective des méthodes historico-critiques, soulignant que ces dernières, loin d’être objectives ou neutres, sont toujours marquées par des enjeux idéologiques, religieux et politiques, notamment ceux du siècle des Lumières. Shively Smith poursuit cette réflexion en affirmant que la connaissance historique est toujours limitée et subjective, et invite à envisager les reconstructions historiques en tenant compte des rapports de pouvoir, des idéologies, des identités et des questions d’ethnicité. Le troisième chapitre, consacré à l’herméneutique philosophique, présente les contributions de Gadamer, Ricoeur, Habermas et Rorty et explore leur application en études bibliques. Francisco Lozada introduit la critique littéraire à travers l’analyse de la réponse du lecteur, tandis que Grec Carey analyse la rhétorique en soulignant une tension entre l’approche historique de la rhétorique ancienne et l’accent mis sur l’aspect rhétorique de l’acte interprétatif dans une perspective interdisciplinaire. L’intertextualité est abordée par Stefan Alkier, qui, en s’appuyant sur les idées de Bakhtin et Kristeva, la présente comme un travail allant au-delà de l’analyse des sources pour s’intéresser aux dynamiques de réception et de performance, plutôt qu’à une simple construction de liens entre textes. La dernière « méthode » de cette section est l’analyse socioscientifique, présentée par Philip Esler comme un prolongement des analyses historico-critiques par l’introduction de concepts issus des sciences sociales. La section consacrée aux « approches et postures » débute par un chapitre de Karin Zetterholm sur l’interprétation juive et un autre de Steph Fowl sur l’interprétation chrétienne, résumant les perspectives respectives de ces deux traditions religieuses sur l’interprétation biblique. Le chapitre de Gerald West, dédié à l’interprétation libérationniste, interroge les interlocuteurs des études bibliques et affirme que les pauvres, les opprimés …