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Recensions

Emmanuelle Le Pichon-Vorstman (dir.), Voix et visages du français en Ontario : perspectives de pédagogues en formation, Sudbury, Éditions Prise de parole, 2023, 254 p.

  • Marie-Élaine Bourgeois

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  • Marie-Élaine Bourgeois
    Université de l’Ontario français

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Couverture de Numéro 58, automne 2024, p. 9-129, Francophonies d'Amérique

Les questions d’identité, d’altérité, de diversité et de plurilinguisme structurent les études en sciences humaines et en sciences de l’éducation depuis les dernières décennies, et ce, à juste titre, car, comme le souligne Tzvetan Todorov, « [l]a diversité humaine est infinie » (1989 : 21). Pour mieux se comprendre, il faut réfléchir à sa place dans un monde en mouvement et dans lequel la notion de frontières ne tient plus. La construction de l’identité, envisagée, selon Janet Paterson, comme la « formation de sa propre identité par rapport à autrui – à tout autre » (2004 : 18), constitue un angle pertinent pour questionner son identité dans un monde global où la pluralité peut tour à tour enrichir et embrouiller l’individu. Le concept d’habitus, tel que proposé par Pierre Bourdieu, nous encourage à réfléchir aux « impacts [des] apprentissages [pensons-les comme les confrontations à la différence] sur l’agent [et] à la façon dont ils sont intériorisés et reconduits dans un inconscient individuel et collectif » (Encyclopédie Universalis). Ces effets des apprentissages diffèrent d’une personne à une autre. Ils constituent toutefois la grande richesse de l’ouvrage discuté ici, car le lieu d’origine influence grandement l’identité d’une personne et, en particulier, celle d’un apprenant ou d’une apprenante, mais l’endroit dans lequel cette personne se trouve à divers moments de son parcours et la culture qui l’entoure contribuent aussi à la colorer. « [Q]uel est le rôle des langues dans tout cela ? » (p. 12) Dans le collectif Voix et visages du français en Ontario : perspectives de pédagogues en formation, dix-neuf étudiants et étudiantes, mais aussi des membres du corps enseignant de l’Ontario réfléchissent aux conditions de l’enseignement du français en contexte minoritaire dans les écoles de l’Ontario. En exposant leurs parcours respectifs, leurs origines et leur place dans la francophonie ontarienne, les étudiants discutent des thématiques de l’inclusion, de l’identité, de la diversité, de l’insécurité linguistique, de la mobilité et de la discrimination. Dix-neuf parcours uniques permettent ainsi au lectorat de comprendre les défis contemporains liés à l’enseignement d’une langue, le français. Un constat s’impose clairement : « La frontière entre ce qui est le bon français est […] imprécise et changeante selon les perspectives. » (p. 33) Ces perspectives, comme le signale Jasmine Bégin Marchand, contributrice de l’ouvrage, sont au coeur des réflexions présentées. Emmanuelle Le Pichon-Vorstman est professeure agrégée à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto et directrice du Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CREFO). C’est au cours d’un séminaire qu’elle a donné pour le CREFO, Éducation, francophonies et diversité, qu’est né le présent livre : Le livre présente des voix multiples, des visages différents et relate de nombreuses expériences identitaires au fil des chapitres, puisque « [c]hacun, plus ou moins consciemment, est […] porteur d’oppression ou d’inclusion, selon que l’on soit né en France, au Québec ou au Maroc, blanc ou noir, riche ou pauvre ; la liste est longue » (p. 13). Plus précisément, Le Pichon-Vorstman a demandé à ses étudiants et étudiantes « ce que parler voulait dire pour eux [et leur a proposé] d’analyser les enjeux sous-jacents de la médiation linguistique et culturelle en lien avec les articles et les thèmes [traités] pendant le séminaire » (p. 15). Cela donne lieu à des réflexions personnelles qui mettent en lumière les difficultés d’enseigner le français dans une société plurielle, qui plus est en contexte minoritaire. En faisant l’historique de leurs parcours identitaires et linguistiques, les étudiants et les étudiantes s’interrogent sur les méthodes d’enseignement du français aujourd’hui. Des problématiques sont soulevées : comment renouveler …

Parties annexes