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Hors-dossierRecensions

Éric Montigny, Leadership et militantisme au Parti québécois. De Lévesque à Lisée, Sainte-Foy (Québec), Presses de l’Université Laval, 2018, 193 p.[Notice]

  • Jérémie Rose

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  • Jérémie Rose
    Candidat à la maîtrise en histoire, Université de Sherbrooke

Alors que les études sur le Parti québécois (PQ) se multiplient et nous offrent une compréhension de plus en plus nuancée de cette formation politique fondée il y a maintenant plus de 50 ans, la conjoncture politique actuelle lui semble moins favorable que jamais. À part un court soubresaut en 2012 où il forma un gouvernement minoritaire, le PQ connaît visiblement un déclin important depuis le début du nouveau millénaire. Tout en peinant à renouveler un projet politique devenu impopulaire auprès d’une grande partie de la population, le parti se montre également incapable de rassembler comme par le passé les divers courants idéologiques qui le parcourent, notamment avec l’émergence de nouvelles options comme la Coalition Avenir Québec et Québec Solidaire, ce qui contribue à ses insuccès électoraux et à sa chute dans les sondages. La défaite référendaire de 1995 et les propos brûlants de Jacques Parizeau sur « l’argent et des votes ethniques » demeurent d’ailleurs un boulet au pied des péquistes et rendent la défense du projet indépendantiste plus ardue que jamais. Sans être nécessairement condamné à disparaître, le parti se trouve malgré tout à la croisée des chemins. En cette heure d’introspection, l’ouvrage du politologue Éric Montigny, Leadership et militantisme au Parti québécois, de Lévesque à Lisée, arrive à point nommé. Version revue et augmentée de la publication originale publiée en 2011, cette nouvelle édition vient intégrer les événements survenus depuis cette date, s’arrêtant avec le départ de Jean-François Lisée et la défaite électorale désastreuse de 2018. Pour faire une plus grande place à cette période plus récente, la comparaison entre le PQ et le Labour Party britannique a été retirée de cette nouvelle édition, ce qui n’en réduit pas pour autant la valeur. Le nombre de chapitres est également plus grand et témoigne d’une division plus précise de la démonstration. Toujours aussi pertinente, l’analyse de Montigny utilise à nouveau le cadre conceptuel proposé par Wolfgang C. Müller et Kaare Strom et l’adapte aux particularités de la réalité politique québécoise en s’inspirant de l’initiative de Steven Wolinetz. Le corpus utilisé est constitué d’une série d’entrevues menées auprès d’ancien.ne.s militant.e.s et cadres du PQ ayant oeuvré entre 1994 et 2005, dates qui représentent le cadre temporel utilisé, quoique l’analyse en soi s’étende après cette dernière date. Finalement, Montigny parvient habilement à démontrer l’influence qu’exercent les contraintes institutionnelles sur l’évolution du parti, le rôle joué par le ou la chef.fe et, finalement, la détermination de l’objectif partisan privilégié au fil des années. L’ouvrage se divise en neuf chapitres au lieu des six de la première édition. Les chapitres 1 à 3 sont dédiés à l’élaboration de la grille d’analyse choisie par Montigny. Le premier présente le cadre proposé par Müller et Strom pour identifier la nature de l’objectif partisan d’une formation politique, qui se divise en trois possibilités : appliquer le programme du parti (policy-seeking), obtenir un maximum de votes (vote-seeking) ou assurer la gouvernance de l’État (office-seeking). Ce modèle identifie d’ailleurs plusieurs contraintes institutionnelles internes (participation des militant.e.s à l’élaboration du programme, existence de factions, caractéristiques du chef ou de la cheffe) et externes (nature du système électoral, règles entourant le financement des partis, conjonctures sociales, culturelles et économiques) qui peuvent influencer le choix de l’objectif partisan à travers un processus constant de négociation entre le leadership du parti et la base militante. Le deuxième chapitre propose quant à lui une revue de la littérature scientifique sur la vie interne des partis et sur l’évolution des systèmes partisans. Montigny en profite pour souligner les défis derrière l’étude des dynamiques internes d’un parti …

Parties annexes