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Book ReviewsComptes rendus de livres

Géraldine Mossière (dir), Dits et non-dits : mémoires catholiques au Québec, Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2021, 236 pages[Notice]

  • Nathalie Tremblay

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  • Nathalie Tremblay
    Université du Québec à Montréal

La transformation du rapport au religieux qui a découlé des nombreuses transformations sociologiques qu’a connues le Québec depuis la Deuxième Guerre mondiale a particulièrement marqué la génération des baby-boomers. Pour tenter d’y voir plus clair et documenter l’évolution du rapport à la religion de cette génération, bien souvent caractérisée par une certaine ambivalence, Géraldine Mossière a réuni des chercheurs de divers champs disciplinaires. Sociologues, anthropologues et spécialistes des sciences des religions se sont unis pour réaliser ce livre, mais surtout, proposer une péricope de ce phénomène de transformation du rapport au religieux, dichotomisé entre sa visibilité et son invisibilité, à partir de leur champ d’expertise. L’objectif général des contributions est de cerner le religieux, tel qu’il s’exprime dans la vie des enfants du baby-boom québécois pendant la période s’échelonnant de 1943 à 1965. L’inspiration de départ de cet ouvrage est d’apporter un éclairage s’inscrivant dans la continuité des travaux de Raymond Lemieux, Martin Meunier et Jacques Grand’Maison, trois piliers de la sociologie des religions au Québec. La question de départ qui traverse cet ouvrage est de savoir « Comment la religion catholique se positionne-t-elle dans la vie des individus faisant partie de la génération des baby-boomers » ! Au fil des contributions, les thèmes abordés par les auteurs se centrent notamment autour de l’héritage de la religion catholique, les trajectoires religieuses des Québécois nés après les changements de la Révolution tranquille, les transformations de la culture québécoise et d’une nouvelle diversité religieuse avec l’arrivée de nouvelles vagues d’immigrants à partir des années 1970 - en provenance principalement d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique du Nord - et la question des accommodements raisonnables. L’introduction, rédigée par Géraldine Mossière, fait un survol pour permettre au lecteur de bien saisir l’état de la recherche autour de l’identification religieuse des personnes appartenant à la génération des baby-boomers. L’introduction ne néglige aucun des aspects importants pour permettre au lectorat de saisir la complexité de la Révolution tranquille, mais aussi de cette relation entre l’Église et l’État : le rôle palliatif à l’État que l’Église avait joué depuis la conquête britannique, les relations entre le politique et la religion, l’arrivée au pouvoir du parti libéral de Jean Lesage, les transformations sociologiques, la prise de conscience des nombreux abus commis par des membres du clergé. Mossière souligne l’existence de nombreuses recherches réalisées aux États-Unis démontrant qu’en vieillissant ou lorsqu’ils sont confrontés à des épreuves ébranlant leur identité, les gens effectueraient un retour à la religion de leur enfance. Les références bibliographiques sur lesquelles appuyer ces recherches sont malheureusement absentes. Il aurait été pertinent d’appuyer le propos par la mention de quelques travaux qui se sont avérés importants sur la question, afin de permettre à la lectrice ou au lecteur intéressé(e) de pouvoir approfondir ses lectures. Les chapitres rédigés par Ignace Olazabal, Guillaume Boucher, Isabelle Kostecki, Julia Itel présentent chacun un volet de la recherche dirigée par Mossière. Ignace Olazabal expose les profils démographique et socioculturel de cette génération de personnes, nées entre 1943 et 1965. Guillaume Boucher aborde la question de la reconstruction du religieux qui a suivi la Révolution tranquille. Isabelle Kostecki se penche sur « les rites intimes de la vie spirituelle d’un sous-groupe des baby-boomers québécois », c’est-à-dire des Québécois nés entre 1945 et 1957, à partir d’un corpus de données recueillies dans le cadre d’entrevues qualitatives réalisées en 2019. Un des constats auquel Kostecki arrive est que le parcours religieux est parfois un « bricolage religieux ». Ainsi, lorsqu’on s’attarde au vécu religieux, on y découvre une variété de positionnements dans le rapport au religieux (pratiquants, pratiquants non-croyants), mais aussi un éventail de …

Parties annexes