Abstracts
Résumé
L’auteur tente, à partir d’un corpus d’affichage plurilingue à l’Île Maurice, de réfléchir à la façon dont les langues sont catégorisées et spectacularisées, affirmées, selon des modalités différentes, ces modalités faisant partie de la façon dont est organisée la socialité. Il réfléchit également à partir de là, à la façon dont s’est imposée la notion dominante de langue (stable, décontextualisée, homogène), et en conclut que les scientifiques et les linguistes sont des acteurs sociaux comme les autres, ce qui leur confère des fonctions bien plus modestes que ce qu’on a l’habitude de leur attribuer. Enfin, il postule que ce qui est constitutif des langues, ce n’est ni leur matérialité, ni leur structure, mais la croyance dans leur existence, ancrée dans le besoin qu’elles existent.
Abstract
Basing himself on a plurilingual corpus of posters in Mauritius, the author tries to show how languages are categorised, brought to existence in different ways, these various ways contributing to social structure and organization. This is the occasion to examine how the dominant conception of a “language” (stable, decontextualised, homogeneous) came about, and this leads to the contention that linguists and scientists are social agents like any other, giving them social functions that are substantially less prestigious than what is usually the case. The author argues that what is the core of a language is neither its materiality nor its structure, but the simple belief in its existence, motivated by the need for it to exist.
Appendices
Bibliographie
- Bergounioux, G. (1992). Linguistique et variation : repères historiques. Langages. 108. 114-125.
- Borzeix, A. et Fraenkel, B. (2001). Langage et travail, Communication, cognition, action. Paris : CNRS Éditions.
- Calvet, L.-J. (1999). Pour une écologie des langues du monde. Paris : Plon.
- Cerquiglini, B. (2003). Le français, religion d’état. Le Monde, mercredi 26 novembre 2003, p. 17, rubrique Horizons – Débats, résumé d’une communication présentée lors du 5e forum du Centre international d’études pédagogiques, les 24-25 novembre 2003 à la Sorbonne, dont la thématique était : Le culte de la langue, une passion française.
- Chaudenson, R. (1992). Des îles, des hommes, des langues : essai sur la créolisation linguistique et culturelle. Paris : L’Harmattan.
- Chaudenson, R. (2001). Creolization of language and Culture. London: Routledge.
- Chaudenson, R. (2003). La créolisation : théorie, applications, implications. Paris : L’Harmattan.
- Chaudenson, R., Mougeon, R., Beniak, E. (1993) Vers une approche panlectale de la variation du français. Paris : Didier Érudition.
- Chomsky, N. (1969). La linguistique cartésienne. Paris : Seuil.
- De Saussure, F. (1972). CLG, Cours de linguistique générale. Paris : Payot.
- Hjelmslev, L. (1953). Prolegomena to a Theory of Language. International Journal of American Linguistics. 1 :19.
- Labov, W. (1966). The Social Stratification of English in New Yok City. Washington : Centre for Applied Linguistics.
- Latour, B. (1996). Petite réflexion sur le culte moderne des dieux faitiches. Paris : Institut Synthélabo [coll. Les empêcheurs de penser en rond].
- Lodge, A. (1993). Le français. Histoire d’un dialecte devenu langue. Paris : Fayard.
- Manessy, G. (1978). Le français d’Afrique noire, français créole ou créole français ? Langue française. 37. 91-105.
- Manessy, G. (1993). Vernacularité, vernacularisation. In Robillard, D. de, Beniamino, M. (éds.) Le français dans l’espace francophone. Paris : Honoré Champion. Tome I. 407-417.
- Manessy, G. (1995). Créoles, pidgins, variétés véhiculaires. Paris : CNRS Editions.
- Martinet, A. (1960). Éléments de linguistique générale. Paris : Colin.
- Morin, E. (1977). La méthode.1. La Nature de la Nature. Paris : Seuil.
- Morin, E. (1986). La méthode. 3. La Connaissance de la Connaissance. Paris : Seuil.
- Morin, E. (1991). La méthode. 4. Les idées. Paris : Seuil.
- Moscovici, S. (1961). La psychanalyse, son image et son public. Paris : PUF.
- Mufwene, S. (1997). The Ecology of Gullah's Survival. American Speech. 72. 69-83.
- Mufwene, S. (1998). Language contact, evolution, and death: How ecology rolls the dice. In Kindell, G. E., Lewis, M. P. (dir.). Assessing ethnolinguistic vitality. Dallas (Texas) : Summer Institute of Linguistics.
- Mufwene, S. (2002). The ecology of language evolution. Cambridge: Cambridge University Press.
- Mühlhäusler, P. (1996). Linguistic ecology : Language change and linguistic imperialism in the Pacific region. London : Routledge.
- Prudent, L.F. (1993). Pratiques langagières martiniquaises : genèse et fonctionnement d'un système créole. Thèse de doctorat d'État en Sciences du Langage, Université de Rouen.
- Robillard, D. de (2001). Peut-on construire des « faits linguistiques » comme chaotiques ? Quelques éléments de réflexion pour amorcer le débat. Marges Linguistiques. 1. 163-204 (www.marges-linguistiques.com).
- Stengers, I. (1993). L’invention des sciences modernes. Paris : La Découverte.