Bonjour, Thomas-Louis, nous te remercions d’avoir accepté notre invitation. Nous souhaitions te rencontrer aujourd’hui, puisque nous désirons, dans le cadre du premier volume Variation(s) de la revue Multimodalité(s) – où nous agissons comme membres du comité de direction –, intégrer un entretien mené avec une personne engagée dans la médiation d’objets culturels multimodaux, dont la BD. Dans le cadre du présent entretien, nous souhaitons connaître davantage Québec BD (Annexe 1) en tant qu’organisme de médiation culturelle, mais nous désirons aussi t’entendre parler de ton expérience plus personnelle au sein du monde de la bande dessinée et de sa promotion. Si tu le veux bien, Thomas-Louis, je vais te tutoyer comme nous le faisons déjà depuis longtemps, étant donné nos collaborations passées, entre autres via le LIMIER, un regroupement de recherche qui s’intéresse à la littératie, plus spécifiquement à l’apport éducatif et social des oeuvres de littérature illustrée, dont les bandes dessinées. En premier lieu, pourrais-tu nous donner un aperçu de ton parcours et des raisons qui expliquent que tu sois à la tête de Québec BD depuis de nombreuses années ? C’est un hasard, en fait ! Mon parcours est assez varié, puisque j’ai étudié au cégep Garneau en arts, un programme général, je suis allé ensuite en communication à l’Université Laval. Je voulais aller en publicité, mais finalement, le profil qui s’est dessiné sans trop que je le choisisse, c’est celui des relations publiques. En sortant de l’université, j’ai eu un premier emploi à Montréal dans ce domaine alors que je cherchais en publicité. Je suis allé travailler dans le monde du vin et de l’hôtellerie. Complètement un autre domaine en effet. Oui, mais cette première expérience professionnelle a marqué ce que je fais encore aujourd’hui, notamment parce que, là aussi, c’était une boite où il n’y avait que la patronne et moi, donc une petite organisation. Ça m’a amené à tout faire, à toucher à plusieurs aspects, et nos client·e·s étaient à l’international. Montréal étant plus bilingue, j’ai aussi travaillé dans les deux langues. J’ai bâti, dès cette première expérience, un réseautage à l’international. J’ai finalement quitté ce poste pour revenir à Québec dans le domaine culturel. Je suis allé travailler au Théâtre Périscope comme responsable des communications pendant quatre ans et demi. En marge, je faisais des contrats à la pige en relations de presse, par exemple pour le Mois Multi, Canards illimités, pour des éditeur·rice·s, dont les éditions GID, etc. Je suis curieux, soit dit en passant, ce qui explique cette variété. De même, quand j’embarque dans des sujets, j’embarque vraiment. Donc, dès ton deuxième emploi, tu étais dans le domaine culturel ? Oui, via le Théâtre Périscope, mais aussi par des contrats pour, par exemple, le complexe Méduse, une coopérative de producteur·rice·s et diffuseur·ses artistiques, culturel·les et communautaires ouverte depuis 1995. De côtoyer ainsi plusieurs milieux m’a amené à me bâtir assez rapidement un très beau réseau de contacts, très varié, parfois même des gens avec qui je travaille encore aujourd’hui qui, elleux aussi, ont migré vers d’autres emplois, d’autres secteurs. Parle-nous du festival de la bande dessinée de Québec, où tout a débuté pour toi et même pour Québec BD. En fait, le festival, je le fréquente depuis 1999 comme participant. C’est un festival que j’avais découvert par hasard à Place Fleur-de-Lys (un centre commercial de la ville de Québec), avec des bédéistes comme François Boucq. J’y ai découvert que les bédéistes faisaient des dessins en dédicaces, et je me suis ajouté aux collectionneur·se·s déjà nombreux·ses qui le fréquentaient. J’ai participé à l’événement pendant quelques années comme ça, …
Entretien avec Thomas-Louis Côté, directeur de l’organisme Québec BD[Record]
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Jean-François Boutin
Université du Québec à Rimouski – campus Lévis
Entretien mené par Jean-François Boutin, avec la collaboration de Virginie Martel, professeur·es et fondateur·rice·s du regroupement le LIMIER (Littératie Illustrée : Médiathèque, Interventions en éducation et Recherche) ; regroupement qui s’intéresse à la littératie illustrée.