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Comptes rendus

Simon Harel, Mira Missirian et Valentina Pancaldi (dir.), Femmes passe-murailles : écrits et voix de prison, Québec, Presses de l’Université Laval, 2024, 412 p.

  • Laurence Vallières

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  • Laurence Vallières
    Université Laval

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Cover of Interpréter, créer et subvertir les textes religieux, Volume 38, Number 1, 2025, pp. 1-236, Recherches féministes

Les femmes détenues peinent à faire entendre leurs voix au sein des institutions carcérales ainsi qu’au-delà de leurs murs. Visibiliser leurs points de vue et leurs expériences, telle est la visée du livre collectif Femmes passe-murailles : écrits et voix de prison, dirigé par le professeur Simon Harel et les doctorantes Mira Missirian et Valentina Pancaldi du Département de littérature de l’Université de Montréal. Cet ouvrage trilingue s’inscrit dans la continuité d’un projet de recherche-création réalisé au Québec auprès de femmes détenues, ayant d’ailleurs conduit à la tenue de journées d’étude et à la réalisation d’un documentaire sonore. L’ouvrage ne porte pas directement sur les résultats de cette démarche, bien que les chapitres signés par le directeur et les directrices y soient consacrés. Les contributions rassemblées sont issues de divers horizons, sur les plans autant disciplinaire que géographique, et apportent, de manière convergente, un éclairage sur les réalités des femmes incarcérées. L’ouvrage est composé de 12 chapitres majoritairement signés par des membres du milieu universitaire et recoupés en trois principales orientations. Les trois premiers chapitres, ancrés dans une perspective sociohistorique, sont suivis de quatre chapitres analysant des oeuvres littéraires et théâtrales. Les quatre suivants se penchent sur des projets artistiques et participatifs. Le dernier chapitre se distingue en réunissant des textes écrits par deux ex-détenues. Bien que portant sur des contextes variés et des époques différentes, les contributions exposent, de manière transversale, les conditions de vie déplorables et les violences genrées au sein du système carcéral ainsi que la solidarité et la résistance des femmes détenues. Mettant en lumière le traitement différencié réservé aux femmes, les contributions montrent qu’il est indispensable de penser l’expérience carcérale à travers le prisme analytique du genre. Dans le premier chapitre, Costanza Agnella mobilise le genre afin de relever et de contester des rapports de pouvoir. Elle propose ainsi de revisiter l’historiographie des prisons italiennes des xixe et xxe siècles, dont la prétendue neutralité masque les inégalités de genre. Son analyse se centre sur le rapport entre la moralisation et la construction des subjectivités féminines qui sont imposées aux détenues, les reléguant notamment au travail reproductif et domestique. Pourtant, le signale Agnella, cet idéal normatif de la féminité peut faire l’objet d’une réappropriation et être mobilisé tel un moyen de négociation. Cette première contribution donne le ton à la suite de l’ouvrage, où sont non seulement examinés les rapports de genre qui édifient les établissements carcéraux, mais également les tactiques de résistance et les revendications mises de l’avant par les femmes incarcérées. En ce sens, Magali Domain s’intéresse à la solidarité entre les femmes détenues et à la résistance qui les animent. Selon une perspective historique, elle analyse les témoignages de quatre femmes détenues dans la prison de Siegburg, en Allemagne, durant la Première Guerre mondiale. Grâce à des exemples tirés des récits de ces femmes incarcérées pour leurs actes de résistance, l’autrice nous plonge dans la monotonie et la violence de leur expérience carcérale. Dans ces conditions de coercition et de précarité, les liens tissés entre les détenues sont, le constate l’autrice, essentiels à leur survie et renforcés par des gestes de résistance posés au quotidien. Pour sa part, Viviana Pezzullo étudie les témoignages d’anciennes détenues de prisons italiennes, recueillis par la journaliste Gabriella Parca dans son ouvrage intitulé Voci dal carcere femminile, publié en 1973. Les récits qui y sont rassemblés témoignent de changements sociaux à l’aune de la réforme des prisons italiennes de 1975. L’analyse souligne la nécessité de considérer les problématiques genrées auxquelles font face les femmes judiciarisées pour contribuer à un féminisme plus intersectionnel, considérant notamment …

Appendices