Some features and content are currently unavailable today due to maintenance at our service provider. Status updates

Comptes rendus

Julie Boulanger et Amélie Paquet, Le bal des absentes, Montréal, Éditions Bibliothèque québécoise, 2023, 326 p.

  • Julie Blanchet-Chouinard

…more information

  • Julie Blanchet-Chouinard
    Cégep de Trois-Rivières

Access to this article is restricted to subscribers. Only the first 600 words of this article will be displayed.

Access options:

  • Institutional access. If you are a member of one of Érudit's 1,200 library subscribers or partners (university and college libraries, public libraries, research centers, etc.), you can log in through your library's digital resource portal. If your institution is not a subscriber, you can let them know that you are interested in Érudit and this journal by clicking on the "Access options" button.

  • Individual access. Some journals offer individual digital subscriptions. Log in if you already have a subscription or click on the “Access options” button for details about individual subscriptions.

As part of Érudit's commitment to open access, only the most recent issues of this journal are restricted. All of its archives can be freely consulted on the platform.

Access options
Cover of Interpréter, créer et subvertir les textes religieux, Volume 38, Number 1, 2025, pp. 1-236, Recherches féministes

Ce n’est un secret pour personne que l’histoire a bien souvent ignoré les femmes et leur contribution à l’évolution humaine. Il en va de même dans le monde de l’éducation. Les deux écrivaines et enseignantes de littérature dont il est ici question se sont fait un devoir, dans leur essai à quatre mains, Le Bal des absentes, de participer au changement de ce malheureux paradigme. L’aventure d’Amélie Paquet (enseignante de littérature au Collégial international Sainte-Anne) et de Julie Boulanger (enseignante de littérature au Cégep de Saint-Hyacinthe) a eu pour point de départ un blogue, lebaldesabsentes.wordpress.com, dont le titre rendait hommage au long métrage Le bal des actrices (2009), de la réalisatrice française Maïwenn, traitant des sombres angles morts de la vie d’actrice. Traçant un parallèle entre les vicissitudes abordées par la cinéaste et la réalité féminine dans leur propre domaine, le premier objectif des autrices était donc d’honorer les grandes absentes que sont les écrivaines dans les corpus littéraires enseignés au collégial et d’inciter leurs collègues à faire enfin résonner ces voix féminines dans leurs cours de littérature. De fil en aiguille, la mosaïque des chroniques publiées dans le blogue a fourni la matière première à cet ouvrage, d’abord édité par La Mèche, en 2017. Nous proposons donc, dans les lignes qui suivent, de faire le compte rendu de la réflexion des autrices, qui se penchent dans un premier temps sur l’image préconçue dans laquelle on enferme les écrivaines et leurs personnages, et sur certaines failles du système d’éducation actuel. Dès le début de la lecture, la dédicace « à leurs mères, à leurs grands-mères et aux sacrifiées de l’Histoire » donne le ton : « […] Loin d’être un simple mouvement qui sépare le bon grain de l’ivraie, l’histoire est un rouleau compresseur à la solde des dominants […]. L’enseignant.e a la responsabilité de ne pas se reposer sur l’histoire retenue par les institutions, en particulier celle des anthologies destinées au collégial » (p. 19). Déjà, l’appel à la dissidence est lancé, et elle est présentée comme nécessaire pour s’affranchir des idées préconçues et offrir enfin aux élèves du réseau collégial, tous sexes et nationalités confondus, des modèles qui les représentent. Le recueil s’ouvre donc sur la révolte des autrices (« Des ongles pour se révolter ») face au carcan que l’éducation leur a imposé en tant que femmes, et se déploie ensuite en alternant entre des thématiques récurrentes dans la littérature féminine (« mésententes », « absence ») et la réalité de l’enseignant·e et de l’étudiant·e dans la classe et, ultimement, au sein d’un système d’éducation imparfait et formaté. Bien entendu, elles abordent les oeuvres d’écrivaines qui ont contribué à effectuer une déconstruction de l’image de la femme que la société projette et impose : être jolie, faire de jolies choses, penser aux autres avant de penser à soi-même, ne surtout pas être en colère ou trop désobéissante. Au fil de leur analyse des Sylvia Plath, Jean Rhys, Assia Djebar, Christa Wolf, Nelly Arcan, Anaïs Barbeau-Lavalette, Mitiarjuk Nappaaluk, etc., elles mettent en évidence la misogynie systémique dans la littérature et l’art en général : comment on ne peut concevoir que l’écrit féminin puisse porter en lui autant d’universalité que l’écrit masculin; comment « l’autofiction pratiquée par les hommes suscite l’admiration[, alors que] celle pratiquée par les femmes, le mépris » (p. 58); comment on tolère difficilement le fait qu’une femme puisse être « un sujet pensant et désirant dans un monde qui la relègue constamment à l’état d’objet » (p. 60). À travers les réactions de leurs étudiant.e.s, Amélie et Julie (comme elles se présentent elles-mêmes …

Appendices