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Lire, résister, créer

  • Valérie Irtanucci-Douillard,
  • Anne Létourneau and
  • Marie-Andrée Roy

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Cover of Interpréter, créer et subvertir les textes religieux, Volume 38, Number 1, 2025, pp. 1-236, Recherches féministes

En 1990, la revue Recherches féministes a consacré un premier numéro au thème des femmes et des religions, dont l’introduction, de Monique Dumais, était intitulée « L’autre salut : femmes et religions ». Ce numéro soulignait la nécessité de reconnaître la participation souvent occultée des femmes dans les traditions religieuses et rendait hommage à leur « force salvifique » (Dumais 1990 : 1). Dans son introduction, Monique Dumais formulait l’espoir que cette publication encourage « d’autres démarches heuristiques » dans le champ des études féministes sur les religions (Dumais 1990 : 8). Trente-cinq ans plus tard, Recherches féministes revient sur cette question afin de rendre compte des avancées réalisées par une nouvelle génération de chercheuses qui examinent la complexité du phénomène religieux à l’aide d’approches et de théories féministes et de genre (Gasquet 2016). Ce numéro, intitulé « Interpréter, créer et subvertir les textes religieux », rassemble dix contributions qui visent à répondre au voeu de Monique Dumais tout en s’appuyant explicitement sur les acquis et les avancées intellectuelles léguées par les Géantes qui ont ouvert la voie dans ce champ d’études. Comme l’indique le titre du présent numéro, c’est le religieux dans sa dimension textuelle qui retient ici notre attention. Nous nous inscrivons donc notamment dans l’héritage des pionnières en études bibliques féministes. On pense en particulier à l’exégète et sémioticienne québécoise Olivette Genest (1931-2024), qui signait le texte « Langage religieux chrétien et différenciation sexuelle. De quelques évidences » dans le numéro de 1990. Par ailleurs, notre numéro, loin de s’inscrire uniquement en exégèse ou en philologie, révèle une profonde multi et interdisciplinarité, puisant aussi en sciences sociales, en histoire, en théologie, en anthropologie, en études littéraires et en histoire de l’art. On note de même un important pluralisme méthodologique dans les contributions offertes, et une pléthore d’approches féministes, queers et/ou décoloniales y sont aussi mobilisées. Depuis les travaux novateurs de Phyllis Trible (1978 et 1984) et d’Elisabeth Schüssler Fiorenza (1986 et 2014), les interprétations féministes se sont fortement pluralisées dans le contexte de l’étude de textes religieux (Brenner 1997; Huber et Graybill 2021; Scholz 2021). « Interpréter, créer et subvertir les textes religieux » reflète fortement cette diversité ainsi qu’un nombre important d’enjeux contemporains touchant les normes de beauté et de sexualité, l’écologie, le mourir, la maternité, la participation rituelle, la construction des savoirs, etc. Une telle diversité est aussi repérable dans les objets textuels étudiés. En effet, si quatre textes bibliques sont retenus, des récits issus de la mythologie grecque, de la cosmogonie bamanan (Afrique de l’Ouest) et d’hagiographies hindoues (vishnouïtes) s’ajoutent aux explorations interprétatives proposées. De même, l’étude des traditions juives et chrétiennes s’effectue aussi par l’entremise de réécritures et de créations littéraires et artistiques, avec un exemple précis impliquant la statuaire. Nous ouvrons ce numéro par trois articles qui proposent un panorama des modalités par lesquelles les femmes s’approprient, réinterprètent, subvertissent et remettent en question les traditions religieuses à travers l’exégèse des textes. Le premier article de Valérie Irtanucci-Douillard examine les mobilisations de femmes juives orthodoxes en France, en s’attachant à leurs stratégies d’empouvoirement à travers l’étude des textes religieux et la conquête de nouveaux espaces de participation, notamment via l’exemple du Mag Kol-Elles. L’autrice met en lumière la manière dont ces femmes s’approprient le discours religieux et investissent l’espace public tout en affrontant des barrières structurelles et symboliques qui limitent leur accès aux fonctions de pouvoir au sein des institutions juives. L’article de Catherine Foisy s’inscrit bien dans la suite de l’étude consacrée aux stratégies d’appropriation du religieux par les femmes juives orthodoxes en France. En effet, Foisy s’intéresse, dans son article, …

Appendices