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Affinités, incorporation, appropriation, melting-pot ? Comment analyser la convergence des luttes sociales ?Introduction

  • Pascale Dufour and
  • Mélissa Blais

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Cover of Affinités, incorporation, appropriation, melting-pot : comment analyser la convergence des luttes sociales ?, Volume 44, Number 1, 2025, pp. 3-181, Politique et Sociétés

Au printemps 2022, le Collectif de recherche Action Politique et Démocratie (CAPED), une équipe de recherche dont sont membres les deux co-directrices de ce numéro, organisait un colloque international à Montréal sur la thématique de la convergence des luttes sociales. Nous sortions tout juste de la pandémie qui fut marquée, notamment, par des mobilisations anti-mesures sanitaires et anti-vaccins que les experts des mouvements sociaux avaient du mal à situer dans le spectre des mouvements généralement analysés dans les pays européens et nord-américains. Est-ce parce que la sociologie des mouvements sociaux continue de s’intéresser principalement aux mouvements progressistes (Corcuff 2020) ? Quelque chose semblait se produire qui était peut-être déjà perceptible avant mars 2020, comme ces « platistes » de la nébuleuse conspirationniste. Et si ces mobilisations, qui apparaissaient inusitées, étaient le symptôme d’autres choses ? Une maladie politique propre aux démocraties représentatives par exemple ou l’annonce de phénomènes politiques à venir ? En 2025, date de la parution de ce numéro, composé de six articles, ces questions demeurent plus que pertinentes, et les réponses apportées par nos auteurs et autrices nous rappellent que les phénomènes de convergences, parfois improbables, entre contestataires, luttes sociales ou mouvements sociaux n’ont pas attendu la pandémie pour se produire. Nous remercions la revue Politique et Sociétés de faire de la place à la contestation collective dans ces pages. Si le « contentious politics » n’est pas au centre des analyses de nos démocraties libérales (et représentatives), et par ricochet de la science politique, nos futurs proches s’écrivent aussi aux marges de nos institutions. L’objectif général de ce numéro consiste à penser les convergences des luttes sociales tantôt chez les progressistes, tantôt chez les conservateurs, ou lorsque les frontières entre les deux sont poreuses. En plus de l’intérêt marqué et renouvelé pour les convergences des luttes progressistes (écologisme, colonialisme, féminisme, par exemple), les convergences des luttes conservatrices (comme les communautés complotiste, anti-masque, masculiniste et extrême droite) semblent interpeller de plus en plus les milieux de la recherche (voir par exemple, Blais 2023 ; De Maricourt et Burrell 2021; Avanza, 2018). De nouveaux espaces de contestation brouillant les frontières entre progressistes et conservateurs (pour ne nommer que le mouvement des Gilets jaunes en France ou celui des mouvements contre les mesures sanitaires) suscitent aussi des réflexions entourant, notamment, le travail de définition de l’adversaire propre aux mouvements sociaux (Crowley 2009). Ainsi, certains articles du numéro proposent des études des cas qui sont le résultat de convergence d’individus et d’organisations hétérogènes (Les Gilets jaunes ressortent comme un cas exemplaire); d’autres traitent plus spécifiquement de convergences entre des contestataires et des mouvements à droite ou à l’extrême droite du spectre politique (comme les suprémacistes blancs youtubeurs). Certains articles traitent de moments de l’actualité politique ou de revendications générateurs de convergences (comme la lutte pour les retraites au Chili ou la lutte pour la justice climatique). Enfin, nous comptons des analyses de la convergence entre groupes sociaux situés à gauche du spectre politique (comme le mouvement féministe, lesbien et homosexuel). En outre, des réflexions de ce numéro s’inscrivent dans la continuité des études sur les mouvements progressistes et des organisations qui les supportent à la fin des années 1990 et des années 2000. Pour l’essentiel, ces travaux s’intéressaient à la convergence mondiale des luttes et à la nécessité « d’inventer un autre monde », notamment avec les rassemblements autour des Forums sociaux mondiaux (FSM). Plusieurs travaux ont montré comment ces rassemblements autour des FSM ont non seulement été à l’origine de plusieurs manifestations mondiales (contre la guerre en Irak, par exemple), mais ont aussi renforcé les luttes locales où se …

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