Abstracts
Abstract
In Alberta v. Hutterian Brethren of Wilson Colony, the Supreme Court of Canada reconfigured its approach to section 1 of the Canadian Charter of Human Rights and Freedoms by holding that the final step of the R. v. Oakes test—the requirement of proportionality between a measure’s salutary and deleterious effects—provided the critical framework for its analysis. The author suggests that the Court’s emphasis on the last step of the Oakes test was not the most appropriate response to the specific minimal impairment argument Alberta presented. Alberta argued that the reason it could not safely offer an exemption from its licence photo requirement to Hutterites who objected to photos on religious grounds was because Syndicat Northcrest v. Amselem restricted government inquiries into the sincerity of religious beliefs. Ontario intervened in support of Alberta’s concerns. Although the Court did not address this minimal impairment argument, the author argues that it reflects an unnecessarily strict reading of how Amselem’s guidelines would apply in this context. In support, the author presents an exemption that would have cohered with Amselem and achieved Alberta’s safety objectives. The author then argues more broadly that the provinces’ concerns in Hutterian Brethren demonstrate the critical role the minimal impairment step of the Oakes test plays in generating solutions to clashes between laws of general application and minority religious practices. The Court’s new emphasis on the proportionate effects test, in contrast, may unfortunately discourage both parties from formulating potentially innovative alternatives.
Résumé
Dans l’affaire Alberta c. Hutterian Brethren of Wilson Colony, la Cour suprême du Canada a reconfiguré son approche quant à l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés en statuant que la dernière étape du critère établi dans R. c. Oakes (soit la condition de proportionnalité entre les effets salutaires et délétères d’une mesure) formait le cadre essentiel de son analyse. L'auteure suggère que l’accent mis par la cour sur cette dernière étape du critère Oakes ne représentait pas la meilleure réponse aux arguments spécifiques avancés par l’Alberta en matière d’atteinte minimale. L’Alberta soutenait que la province ne pouvait exempter les huttérites de l'exigence de prise de photo de permis, même s’ils s’y opposaient pour des motifs religieux. La province justifiait cette position à la lumière de son interprétation de la décision Syndicat Northcrest c. Amselem, selon laquelle les gouvernements ne pouvaient enquêter sur la sincérité des croyances religieuses. L’Ontario, en tant qu’intervenant, a appuyé les arguments de l’Alberta. Bien que la cour n’ait pas abordé l’analyse de l’atteinte minimale, l’auteure suggère que les provinces ont interprété Amselem de façon inutilement stricte. L’auteure propose ainsi une exemption qui adhère aux critères d’Amselem tout en remplissant les objectifs de l’Alberta en matière de sécurité. De façon plus générale, l’auteure stipule que la préoccupation des provinces dans Hutterian Brethren démontre le rôle critique que joue le critère de l’atteinte minimale dans Oakes pour générer des solutions aux conflits entre les lois d’application générale et les pratiques religieuses minoritaires. Par contraste, l’accent mis par la cour sur le critère des effets proportionnels pourrait malheureusement décourager les parties de formuler des alternatives potentiellement novatrices.