Abstracts
Résumé
Dans ses récentes méditations philosophiques, Claude Romano soutient non seulement que la phénoménologie ne devrait plus être cartésienne (ou « transcendantale »), mais qu’elle ne peut plus l’être, car un doute universel serait lui-même foncièrement absurde du point de vue phénoménologique. L’objectif du présent essai est de contester qu’une telle réfutation phénoménologique du cartésianisme soit possible. En ce sens, nous soutiendrons que les arguments anti-sceptiques de Romano s’avèrent insuffisants parce que le doute hyperbolique est une possibilité de pensée qui, bien que spéculative, demeure à la fois intelligible et plus radicale que toute description d’essence ou « réduction eidétique ».
Abstract
In his recent philosophical contributions, French phenomenologist Claude Romano maintained not only that phenomenology should not be Cartesian, but that it cannot be Cartesian (or “transcendental”) because the very idea of a universal doubt would be utterly absurd from a phenomenological perspective. Our objective is to show that such a phenomenological refutation of Cartesianism is impossible. After reviewing the two main anti-skeptical arguments propounded by Romano, we will support a simple critical thesis : the hyperbolical doubt is an irreducible possibility of thought which, although “speculative,” remains nevertheless actual and more radical than any phenomenological description (or “eidetic reduction”).