Abstracts
Abstract
Historians who study sites of memory emphasize the fluidity in meaning attached to those sites. The meaning of monuments is dependent upon changes in political context, which affect both how they are perceived and the uses to which they are put. With specific attention to the Place de la Nation in Paris and to Dalou’s monument, Le Triomphe de la République, this article argues that street demonstrations have played an important role in creating meaning for Parisian sites of memory. It focuses on four events in the history of the Place/monument: the inauguration of the bronze statue on 19 November, 1899; the demonstration marking the formation of the Popular Front on 12 February, 1934; the “bloody” 14 July demonstration of 1953; and the demonstration against Jean-Marie Le Pen and the National Front on 1 May, 2002. While the specific political context of these demonstrations varied, as did the character and purpose of the actors composing them, they all provided an occasion for the rehearsal of France’s revolutionary traditions, with particular reference to the Paris Commune. The transitory nature and specific purposes of particular demonstrations, however, restricted their ability to alter the monument’s significance. This is painfully apparent in the case of the Algerian demonstration of 14 July, 1953, which ended in a quickly forgotten massacre.
Résumé
Les historiens qui se sont intéressés aux lieux de mémoire ont mis en évidence l’incertitude entourant le sens donné à ces lieux. Celui-ci varie en effet selon le contexte politique qui influence à la fois la manière dont ces lieux sont perçus et l’utilisation qui en est faite. Ayant pour objet d’étude la Place de la Nation de Paris et le monument Le Triomphe de la République de l’artiste Dalou, cet article démontre que les manifestations publiques dans les rues de Paris ont joué un rôle important dans la manière dont ce lieu de mémoire parisien a été compris et interprété. Il étudie plus particulièrement quatre événements ayant marqué l’histoire de ce lieu de mémoire : l’inauguration de la statue de bronze le 19 novembre 1899, les manifestations ayant marqué la formation du Front populaire le 12 février 1934, la démonstration « sanglante » du 14 juillet 1953 ainsi que la manifestation organisée contre Jean-Marie Le Pen et le Front national le 1er mai 2002. Bien que le contexte politique dans lequel chacune de ces manifestations a eu lieu ait été différent, tout comme les participants et leurs objectifs, ces manifestations ont donné lieu à une répétition des traditions révolutionnaires françaises, avec une référence toute particulière à la commune de Paris. La nature transitoire ainsi que les objectifs spécifiques de chacune de ces manifestations ont néanmoins limité la capacité des protestataires à modifier la signification du monument. Cet état de chose n’a jamais été plus évident que lors de la démonstration algérienne du 14 juillet 1953, qui s’est terminée par un massacre, rapidement oublié.