Abstracts
Résumé
La littérature populaire qui s'est penchée sur l'histoire de la gendarmerie royale a toujours laissé entendre que la longue marche de 1874 avait effectivement apporté l'ordre et la paix dans l'ouest canadien. Cette conclusion, de dire l'auteur, on la tire beaucoup plus en raison de la manière dont on a structuré le récit qu'en fonction de l'analyse objective que l'on a pu faire de l'événement. En effet, certains grands admirateurs de ce corps policier ont façonné la grande marche en suivant le modèle traditionnel du mythe du héros.
Selon ce modèle, un certain nombre d'étapes doivent être franchies avant d'accéder au titre de héros. Le sujet doit d'abord être appelé à l'aventure ou à une façon de vivre hors de l'ordinaire; habituellement, son entrée dans ce monde nouveau est marquée par une circonstance extraordinaire qu'il doit maîtriser; il séjourne ensuite au milieu d'éléments qui lui sont tantôt favorables, tantôt contraires; puis, quand il a triomphé de toutes les difficultés, il est récompensé et il sort de l'expérience grandi et héroïque: il est alors prêt à retourner dans le monde ordinaire.
La longue marche de la gendarmerie, en 1874, ayant été décrite et racontée en tenant compte de toutes ces étapes, l'on comprend facilement que certains en soient venus à considérer la situation dans l'ouest canadien comme étant une conséquence directe des actes accomplis par leurs héros en cette fin du XIXe siècle.
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