
Dalhousie French Studies
Revue d'études littéraires du Canada atlantique
Number 125, 2024
Table of contents (21 articles)
Articles
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Artistic Realization and Modernity: Guillevic and Cézanne
Aaron Prevots
pp. 3–17
AbstractEN:
Through Paul Cézanne (1839-1906) and Eugène Guillevic (1907-1997), this article probes artistic realization as a topos in modern art since the 1800s. Interart discourse including art historical contexts and Guillevic’s early notebook entries in Écrits intimes (2019) help us assess a foremost influence and implicit mentor who taught the poet to favor a concrete, personal, textured, highly focused vision of things seen. At issue in the analyses is the artist’s or poet’s diligent crafting of a perspective that valorizes earthy materiality filtered through the observer’s subjective sensations, which often draw inspiration from immediate surroundings in favorite natural locales. Inclus, in particular, which addresses the poem as sacred space, proposes like Cézanne’s artworks with their colorful constructive brushstrokes that authenticity need not mean direct transcription of the real. Close readings accompany Guillevic as he dialogues indirectly with Cézanne, affirming his own ability to see clearly and make his oeuvre a ritualized fête while exemplifying controlled contemporary lyricism and thus important aspects of French literary modernity.
FR:
À partir de Paul Cézanne (1839-1906) et d’Eugène Guillevic (1907-1997), cet article se propose d’examiner le topos de la réalisation vis-à-vis de l’art moderne depuis le dix-neuvième siècle. Se voulant interdisciplinaire, l’étude aborde à la fois l’histoire de l’art et l’écriture de Guillevic, notamment les carnets de jeunesse dans Écrits intimes (2019) où en évoquant Cézanne, il souligne la profondeur de l’influence de son aîné aux plans de l’observation concret du réel et du regard caressant et nuancé que l’on peut porter sur celui-ci. Au coeur des analyses est l’aspect tangible et terreux de la matière : en réalisant l’oeuvre d’art, artiste et poète doivent tous les deux respecter ce qui est vu tout en créant un objet qui soit le reflet fidèle de sensations personnelles, subjectives, à la fois ancrées dans un site naturel adoré et spécifiques à l’observateur. Inclus, en particulier, en abordant le poème en tant qu’espace sacré, suggère à la manière de Cézanne et de ses taches de couleur que l’authenticité ne doit pas forcément correspondre à la transcription directe du réel. Des lectures attentives mettent Guillevic en dialogue avec Cézanne : à l’instar de l’artiste, le poète veut avant tout voir, mettant par la suite cette lucidité au profit de pages devenues lieu du rite, de la fête, mais aussi d’une retenue exemplaire digne de la modernité poétique, voire littéraire.
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Inscribing the Self in a Changing World: The Poetry of David Mus
Raymond Bach
pp. 19–25
AbstractEN:
The Franco-American poet, David Mus, who passed away in 2023, produced an impressive body of work in both English and French. His poetry has a down-to-earth quality that is intimately connected to the Burgundian countryside, where he lived for more than fifty years; but this rootedness is counterbalanced by a complex, often elusive, syntax and an inventive use of typography. The result is a unique poetic language that corresponds in both form and content to the poet’s experience of a world that is undergoing constant change; for Mus is above all a poet of motion who seeks to create the poetic equivalent of his physical inscription within the ceaselessly changing landscapes he explores. The poet leaves a physical trace (imprint) and a poetic trace (in-print), though both forms of creation are subject to destruction and renewal. A detailed analysis of Mus’s book-length poem, Saillie (2019), shows how the reader is drawn into repeating the processes of creation, destruction and transformation that characterize both the natural and man-made world; as we navigate the work’s complex series of semantic and syntactic disruptions, we become active participants in the poetic project of inscribing the self simultaneously in the changing world and in the written word.
FR:
Le poète franco-américain David Mus, décédé en 2023, a créé une oeuvre importante en anglais et en français. Sa poésie est intimement liée à la campagne bourguignonne, où il a vécu pendant plus de cinquante ans ; mais cet enracinement est contrebalancé par une syntaxe complexe, souvent insaisissable, et une utilisation inventive de la typographie. Il en résulte un langage poétique unique qui correspond, tant dans sa forme que dans son contenu, à l'expérience que fait le poète d'un monde en perpétuel changement — car Mus est avant tout un poète du mouvement qui cherche à créer l'équivalent poétique de son inscription physique dans les paysages sans cesse changeants qu'il explore. Dans ces explorations le poète laisse derrière lui une trace physique (empreinte) et une trace poétique (“in-print”), ces deux formes de création étant elles aussi sujettes à la destruction et au renouvellement. Une analyse détaillée de son poème, Saillie (2019), nous permettra de comprendre comment le lecteur lui aussi reprend des processus de création, de destruction et de transformation caractéristiques du monde naturel et du monde construit par l'homme : en suivant les perturbations sémantiques et syntaxiques de l'oeuvre, nous devenons des participants actifs du projet poétique d'inscription du soi simultanément dans le monde en devenir et dans le texte.
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"No Child's Play": Child Narrators, Transitional Objects, and Embodied Trauma in Nancy Huston's Lignes de faille
Erin Tremblay Ponnou-Delaffon
pp. 27–38
AbstractEN:
Drawing on theories of childhood development by Janusz Korczak, Donald Winnicott, and George Eisen, this article examines play objects as a narrative trope for communicating embodied memory and transgenerational trauma. I focus on the novel Lignes de faille (Fault Lines, 2006) to demonstrate how Nancy Huston exploits the creative potential of unauthoritative child narrators through their relationship to a network of transitional play objects. Paradoxically, “[t]his is no child’s play,” to adopt Korczak’s expression, which would inspire a Yad Vashem exhibition on children of the Shoah. As I contend, recourse to child narrators allows Huston to tellingly critique adults’ war “games” and expose violence’s lasting mark on individuals, families, and societies. Situating Lignes de faille within the transnational writer’s wider oeuvre, this article further invites a conversation with related contemporary, global Holocaust narratives which prominently feature transitional play objects. Such a perspective ultimately underscores the motif’s stakes for Huston’s understanding of the human person and of artistic creative “play,” as well as for issues of genre, audience, and representability in Holocaust literature.
FR:
S’appuyant sur les théories de Janusz Korczak, de Donald Winnicott et de George Eisen sur le développement de l’enfant, cet article examine les objets de jeu en tant que trope narratif pour communiquer la mémoire incarnée et le traumatisme transgénérationnel. Je me penche sur le roman Lignes de faille (2006) pour démontrer comment Nancy Huston exploite le potentiel créatif des perspectives narratives enfantines – des voix dépourvues justement d’autorité – à travers leur rapport à un réseau d’objets de jeu transitionnels. Paradoxalement, « [c]e n’est pas un jeu d’enfant », pour reprendre l’expression de Korczak, qui inspirerait une exposition de Yad Vashem dédiée aux enfants de l’Holocauste. Comme je le soutiens, le recours aux enfants-narrateurs permet à Huston de critiquer de manière révélatrice les « jeux » de guerre des adultes, ainsi que d’exposer les séquelles de la violence sur les individus, les familles et les sociétés. De surcroît, situer Lignes de faille dans l’oeuvre de l’écrivaine transnationale ouvre un dialogue entre le roman et d’autres récits contemporains sur la Shoah du monde entier qui mettent en évidence des objets transitionnels. Une telle perspective souligne, en fin de compte, les enjeux de la représentation de ce motif pour la compréhension de la personne humaine et du « jeu » créatif artistique chez Huston, ainsi que pour les questions de genre, de public et de représentabilité dans la littérature de la Shoah.
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« Ose devenir qui tu es » : la quête de l’identité dans Le Retour de l’enfant prodigue de Gide
Vincent Grégoire
pp. 39–48
AbstractFR:
Plus que tout autre ouvrage hormis Corydon, écrit Wallace Fowlie l’auteur de André Gide. His Life and Art, Le Retour de l’enfant prodigue [1907] a scandalisé le monde catholique français et contribué à la mise à l’index de toute l’oeuvre de l’écrivain par Rome. Cette réécriture de la parabole de saint Luc, qui pourrait s’intituler Le départ du fils puîné, va contribuer à la mise au ban de la communauté catholique des écrits de Gide. Dans cette petite histoire, en plus des trois membres initiaux de la famille, le père, le fils aîné et le fils prodigue, l’écrivain inclut une mère et un petit frère. Nous allons étudier la quête d’identité du prodigue et du puîné, des frères qui ont beaucoup en commun dans leur motivation et sont pourtant très dissemblables dans leur détermination, comme si le deuxième était le calque inversé du premier. Nous allons aussi nous pencher sur le personnage du porcher. En effet, la fréquentation de ce personnage-clé, un autre Ménalque, a clairement influencé les frères dans leur volonté de s’affranchir de la Maison familiale. Dans l’analyse de cette quête d’identité, nous chercherons à comprendre l’influence de la « philosophie du départ » développée dans les Nourritures terrestres, mais aussi l’influence de Nietzsche résumée dans la devise « Deviens qui tu es » (extraite de Ainsi parlait Zarathoustra).
EN:
« More than any other single work by Gide, with the exception of Corydon, Le Retour de l'enfant prodigue [1907] scandalized the Catholic world in France and contributed to having the totality of his work prohibited by Rome » (Wallace Fowlie, André Gide. His Life and Art [1965], 7). This rewriting of the parable of Saint Luke, which could be entitled Le départ du fils puîné [The Departure of the Youngest Son], contributed to the ban of Gide's writings by the Catholic Church. In this short story, in addition to the three initial family members, the father, the elder son and the prodigal son, the writer includes a mother and a younger brother. We will analyze the identity quest of the prodigal son and the younger brother - two brothers who have much in common in their willingness to leave home, to break free of family rules and a life of perceived servitude, and yet are very dissimilar in their determination, as if the latter were the inverted copy of the former. We will also focus our attention on the character of the swine herd. Indeed, the frequentation of this key-character clearly influences the brothers in their willingness to leave and find happiness away from home. In the analysis of this quest for identity, we will try to understand the influence of the "philosophy of nomadism" developed by Gide in Les Nourritures terrestres, but also the influence of Nietzsche summarized in the motto “Become who you are” (from Ainsi parlait Zarathoustra).
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German Occupation, Resistance and the Immediate Postwar Years – The Politicization of Colette and Colette de Jouvenel
Elisabeth-Christine Muelsch
pp. 49–63
AbstractEN:
Much has been written about Colette’s assertion that women should not engage in political life; she never understood herself as a feminist. Her daughter Colette de Jouvenel, however, initially an unmotivated dressmaker’s apprentice, who spent the 1930s working in the film industry, became a feminist and political activist supporting the Resistance movement. This article focuses on the dynamics between Colette, the famous author, and Colette de Jouvenel, her daughter. In this article, I contend that women’s paramount role in the Resistance movement as well as the role intellectuals held in the Resistance and the influence they exerted on the literary scene of the postwar years, contributed to both women’s politicization. Colette de Jouvenel’s political activism during World War II as well as her committed journalism, recognized by intellectuals during the postwar era, can be seen as a driving force that also contributed to Colette’s desire to embrace a more overt political stance, relativizing her earlier self-portrayal as an apolitical woman and writer.
FR:
On a beaucoup écrit sur les déclarations de Colette contre l’engagement politique des femmes. Colette ne s'est jamais considérée féministe. En revanche, sa fille Colette de Jouvenel (qui a d'abord été, sans grand enthousiasme, apprentie couturière avant de travailler dans l'industrie cinématographique pendant les années 1930) a soutenu la Résistance et est devenue militante féministe et politique. Cet essai examine la dynamique entre Colette, la célèbre auteure, et Colette de Jouvenel, sa fille. Dans cet essai, j’avance l’idée que le rôle primordial joué par les femmes dans la Résistance, ainsi que le rôle des intellectuels dans la Résistance et l'influence que ceux-ci ont exercée sur le marché littéraire des années d'après-guerre, ont contribué à la politisation de Colette et de Colette de Jouvenel. Le militantisme de Colette de Jouvenel pendant la Seconde Guerre mondiale et son journalisme engagé, reconnus par les intellectuels de l'après-guerre, peuvent être considérés comme un moteur, qui a aussi contribué au désir de Colette d'afficher un engagement politique qu’elle rejetait avant la guerre. Elle relativise ainsi l'image de femme et d'écrivaine apolitique qu'elle se donnait auparavant.
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Debating Motherhood in Clément Vautel's Madame ne veut pas d’enfant (1924)
Hope Christiansen
pp. 65–77
AbstractEN:
Virtually neglected by literary scholars thus far, Clément Vautel’s Madame ne veut pas d’enfant (1924) is part of a subgroup of Belle Époque novels, including Jane de La Vaudère’s Les Demi-Sexes (1897), exploring the controversial subject of women’s reproductive freedom. The bulk of the Vautel’s characters fall into one of two groups: those who embrace the slogan “Croissez et multipliez” in the name of repopulating France and those who support a woman’s right to make her own decisions about having children. These debates replicate the real-life ones going on between pro-natalists and neo-Malthusians, the latter led by Paul Robin, whose Ligue pour la régénération humaine hosted lectures on birth control, sold contraceptives, distributed brochures, and supported abortion rights. The fact that Motherhood has become a significant topic of scholarly inquiry over the past decade and a half is all the more reason to investigate what Vautel has to say.
FR:
Jusqu’ici négligé par presque tous les critiques littéraires, Madame ne veut pas d’enfant (1924) de Clément Vautel fait partie d’un sous-genre de romans de la Belle Époque qui comprend Les Demi-Sexes (1897) de Jane de la Vaudère, une oeuvre qui explore le sujet controversé des droits reproductifs des femmes. La majeure partie des personnages de Vautel appartient à l’un des deux groupes : les protagonistes qui se conforment au slogan “Croissez et multipliez” au nom du repeuplement de la France, et ceux/celles qui soutiennent le droit des femmes de décider d’avoir ou non des enfants. Ces débats reproduisent ceux ayant lieu dans la vie réelle entre les pro-natalistes et néo-malthusiens, ces derniers menés par Paul Robin, dont l’organisation Ligue pour la régénération humaine a animé des conférences sur la contraception, vendu des moyens de contraception, distribué des brochures, et soutenu le droit à l’avortement. Le fait que la maternité soit devenue une question essentielle au sein de la recherche académique depuis ces quinze dernières années, justifie d’autant plus une étude plus approfondie de ce que Vautel a à dire à ce sujet.
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Cécile Mainardi's "Sorties": Poetry as Desire and Performance
Léon Pradeau
pp. 79–88
AbstractEN:
Cécile Mainardi is part of a generation of French poets who have been attempting, in the 1990s and 2000s, to activate their books in new ways—at galleries, art festivals, and performed readings. Though they are inscribed in the lineage of sound poetry and action poetry, these writers remain attached to the book, even if that medium is to be transcended. This article focuses on this tension by reading Mainardi’s poetic work through the lens of its desire to (be) perform(ed). The concept of “sorties,” borrowed from Jean-Marie Gleize (Sorties, 2009), helps explore the ways Mainardi articulates her relationship to poetry: at once a written form, and the expression of a desire to become someone or something else. She invites her readers to wonder what it means to read a poem that never ceases to announce or prefigure its performance: we stay with this tension between the text and its enactment. Mainardi’s poetry seems to involve its readers in a way that both engages their ability to imagine the poem as a performance, and asks them to become the poet’s partner, in a potentially erotic way. By drawing on the links between poetry and performance, this article investigates how poems might exceed the page and relate to their reader.
FR:
Cécile Mainardi fait partie d'une génération de poète·sses français·es qui ont tenté, dans les années 1990 et 2000, d'activer leurs livres à travers de nouveaux protocoles et de nouveaux espaces (galeries d’art, lectures performées, etc.). Bien qu'iels s'inscrivent dans la lignée de la poésie sonore et de la poésie action, ces artistes restent attaché·es au livre, même si ce support doit être transcendé. Cet article se concentre sur cette tension en lisant l’oeuvre poétique de Mainardi comme signe et trace d’un désir de performance (performer, et être performé·e). Le concept de « sorties », emprunté à Jean-Marie Gleize (Sorties, 2009), permet d’explorer les façons dont Mainardi aborde sa relation à la poésie. Cette dernière invite ses lecteur·ices à s'interroger sur des poèmes qui ne cessent d'annoncer ou de préfigurer leur performance à venir : on reste dans une tension entre le texte et sa mise en oeuvre. La poésie de Mainardi implique ses lecteur·ices dans l’imagination du poème comme performance, leur demandant de devenir des partenaires de la poétesse, dans un jeu qui parfois tourne à l’érotisme. En s'appuyant sur les liens entre poésie et performance, cet article étudie la manière dont un poème peut dépasser la page, et entrer en relation avec ses lecteur·ices.
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L’Histoire enfantômée... au Tribunal de l’Impossible
Isabelle-Rachel Casta
pp. 89–102
AbstractFR:
Troisième épisode des quinze téléfilms du Tribunal de l’impossible de Michel Subiela, « La Dernière rose, ou les fantômes de Trianon » (samedi 10 février 1968), fait revivre la rencontre supposée de deux enseignantes anglaises, en visite à Versailles en 1901, avec… Marie-Antoinette : la vie et la mort de cette reine, immédiatement associées à son lieu fétiche, attisent depuis toujours la curiosité populaire. Nous sommes le 10 août 1901 : Eleanor Jourdain et Charlotte Anne Moberly se perdent en cherchant le Petit Trianon et font alors une série de rencontres bizarres – dont la Reine ; au retour elles écrivent Une aventure (1911), qui formalise leur exceptionnelle amitié, intellectuelle et peut-être amoureuse. Rétrovision ou exaltation romanesque ? En somme, la rencontre avec le spectre de Marie-Antoinette aura autorisé, au sens du fantasme, la communion sensible qui unira ces deux femmes toute leur vie durant.
EN:
Third episode of the fifteen television films of Michel Subiela's Tribunal de l'impossible, "The Last Rose, or the Ghosts of Trianon" (Saturday February 10, 1968), brings to life the supposed meeting of two English teachers, visiting Versailles in 1901, with… Marie-Antoinette: the life and death of this queen, immediately associated with her favorite place, have always aroused popular curiosity. It is August 10, 1901: Eleanor Jourdain and Charlotte Anne Moberly get lost while looking for the Petit Trianon and then have a series of bizarre encounters – including the Queen; on their return they wrote An Adventure (1911), which formalized their exceptional intellectual and perhaps romantic friendship. Retrovision or romantic exaltation? In short, the encounter with the specter of Marie-Antoinette will have authorized, in the sense of fantasy, the sensitive communion which will unite these two women throughout their lives.
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Envers l’ombre, ou les iconotextes de Vincent Bounoure et Jean Benoît
Andrea D’Urso
pp. 103–120
AbstractFR:
Il s’agit de la toute première étude consacrée à l’ouvrage surréaliste Envers l’ombre (1965), un recueil de 14 poèmes de Vincent Bounoure avec des illustrations de Jean Benoît. D’abord, nous rappellerons à la fois le contexte historique et le co-texte affectif à la base de la coopération des deux artistes, ainsi que le rôle qu’ils ont eu dans la continuation des activités surréalistes collectives après la prétendue fin du « surréalisme historique » décrétée par Schuster en 1969 et dès lors entretenue par la critique littéraire. Ensuite, nous proposerons une reconstruction philologique des étapes de composition des iconotextes du recueil sur la base de plusieurs documents inédits provenant des archives Bounoure, jamais explorées auparavant. Nous présenterons en particulier l’examen de quelques poèmes de Bounoure et des illustrations de Benoît qui les accompagnent. Enfin, nous analyserons les variants d’un poème non illustré : « Sceptre », l’un des plus complexes au niveau interprétatif.
EN:
This is the very first study on the surrealist work Envers l’ombre (1965), a collection of 14 poems by Vincent Bounoure with some illustrations by Jean Benoît. Firstly, we will recall both the historical context and the affective co-text underlying the cooperation of the two artists, as well as the role they had in the continuation of collective surrealist activities after the alleged end of “historical surrealism” decreed by Schuster in 1969 and henceforth maintained by literary criticism. Then, we will propose a philological reconstruction of the compositional stages for some iconotexts of the collection on the basis of several unpublished documents from Bounoure’s archives, never explored before. We will present in particular the examination of some poems by Bounoure and Benoît’s illustrations that accompany them. Finally, we will analyze the variants of an unillustrated poem: “Scepter”, one of the most complex at the interpretative level.
Varia
Comptes rendus / Book Reviews
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Voltaire. Poésies attribuées à Voltaire, éd. Simon Davies
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Dumas, Alexandre. La Reine Margot. Édition de Sylvain Ledda / Dumas, Alexandre. Le Comte de Monte-Cristo. Édition de Jacques-Henry Bornecque
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Régnier, Henri de. La Double maîtresse. Édition de Franck Javourez
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Martin, Roxane. Une soirée sur le boulevard du crime. Le mélo à la loupe
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Saintes, Laetitia. Paroles pamphlétaires dans le premier XIXe siècle (1814-1848)
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Marcus, Lisa Algazi. Mother's Milk and Male Fantasy in Nineteenth-Century French Narrative
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Closson, Marianne, Nathalie Grande, Claudine Nédelec et Ghislain Tranié, éd. Femme et Folie sous l’Ancien Régime
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Duvicq Nelly. Histoire de la littérature inuite du Nunavik
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Bonhomme, Béatrice. Monde, genoux couronnés
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Fourcaut, Laurent. Christian Prigent, contre le réel, tout contre
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Kocay, Victor. La Jeune Parque de Paul Valéry, lectures successives. Pour une théorie du beau