Abstracts
Résumé
À l’ère de la croissance galopante des prisons sous forme de complexe industriel en Amérique du Nord, les tensions idéologiques vacillent entre châtiment et mouvements en faveur d’une justice réparatrice ou transformatrice. Entre les désinstitutionnalistes, qui cherchent à réduire le nombre de personnes en prison, et les abolitionnistes pénaux, qui visent une transformation sociale, on retrouve nombre de féministes canadiennes.
Les femmes au Canada sont désillusionnées suite à l’échec du gouvernement fédéral à mettre en pratique la vision de La création de choix, un rapport d’un groupe de travail sur l’emprisonnement des femmes, datant de 1990. Le gouvernement n’a pas non plus tenu compte des importantes recommandations de la juge Louise Arbour, dont l’enquête de 1996 sur les inconduites du personnel correctionnel met en lumière le non-respect des lois dans les prisons. En 2002, encore plus de femmes se retrouvent dans les prisons à sécurité moyenne ou maximale au Canada pour des crimes relativement mineurs. Les années 1990 nous ont fourni une bonne leçon sur la futilité de la réforme des prisons, tout spécialement au nom du féminisme. Dans l’avenir, les féministes devront impérativement contester les fondements de la pénalité imposée par l’État plutôt que de tenter de réformer une institution désuète.
Abstrat
In an era of runaway growth of the North American prison industrial complex, ideological tensions lurk between penality and movements toward restorative or transformative justice. Decarcerationists, who seek to reduce the numbers of people in prison, and penal abolitionists, who seek social transformation, include many Canadian feminists.
Women in Canada are disillusioned by the failure of the federal government to implement the vision of Creating Choices, a 1990 task force report on women’s imprisonment. Nor did it heed significant recommendations by the Honourable Louise Arbour, whose 1996 inquiry into wrongdoing by correctional staff documents the lawlessness of prisons. In 2002, more women in Canada are being incarcerated in medium and maximum security prisons for relatively minor crimes. An important lesson from the 1990s is the futility of prison reform, especially in the name of feminism. A key feminist imperative for the future is to challenge state penality at its core rather than attempt to reform an outdated institution.