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Hors-thèmeParoles et points de vue

Les symboles autochtones face à un public non autochtoneIntroduction[Record]

  • Marie-Pierre Bousquet

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  • Marie-Pierre Bousquet, PhD
    Professeure, Département d’anthropologie, Université de Montréal

C’est avec un immense plaisir que nous vous présentons dans ce 24e numéro des Cahiers du CIÉRA un dossier hors thème rassemblant les « paroles et points de vue » de collaboratrices issues du 1er cycle universitaire. Il nous est apparu, depuis plusieurs années, que les étudiants et étudiantes sont pressés de publier de plus en plus tôt durant leur formation, notamment pour satisfaire aux critères des organismes subventionnaires qui demandent aux étudiants de fin de baccalauréat de commencer à produire un curriculum vitae de recherche. Or, il est incroyablement difficile pour lesdits étudiants de trouver des lieux de publication, même au sein des revues étudiantes. Pourtant, certains textes valent la peine d’être diffusés auprès du public. Nous remercions donc Les Cahiers du CIÉRA d’avoir accepté l’aventure, en faisant confiance à des étudiants en début de parcours et aux professeurs et professeures qui les supervisent. Pour la présente rubrique, nous vous présentons cinq textes d’étudiantes, sélectionnés à l’issue d’un examen maison requis lors d’un cours, puis remaniés à des fins de publication. Il s’agissait de rédiger un texte d’environ 2000 mots visant à analyser un élément choisi par une personne autochtone, que cette dernière aura montré ou énoncé lors d’un événement public destiné à un auditoire majoritairement allochtone. En effet, lors d’activités publiques comme un festival, un match de sport, l’intronisation d’un personnage politique ou l’inauguration d’une exposition, il n'est pas rare qu’une personne autochtone soit invitée à effectuer, généralement à l’ouverture, une performance ou un rituel, ou encore à prononcer une courte allocution. En général, cette personne porte, mentionne ou montre des éléments signifiants. Or, les personnes allochtones n’en saisissent pas toujours l’entière portée. Les étudiants et étudiantes étaient donc invités à choisir un élément autochtone particulier, à décrire le contexte et les circonstances dans lequel il pouvait apparaître, ainsi que ses significations. Il fallait en outre indiquer si l’élément en question faisait ou non l’unanimité au sein de la nation dont la personne était membre, ou des Premières Nations, ou des Autochtones dans leur ensemble. Le nombre de sujets potentiels était vaste : prière, reconnaissance territoriale, allocution d’ouverture en langue vernaculaire, danse, chant, partage de nourriture, présence des quatre couleurs de la spiritualité autochtone (rouge, noir, blanc et jaune), tambour, tabac, foin d’odeur, sauge, le fait que l’orateur (ou oratrice) porte une plume, un vêtement ou un bijou autochtone, etc. Le but de l’exercice était de rendre intelligible au grand public les sens symboliques de ce qui est évident pour les Autochtones et pour les spécialistes, mais pas forcément pour le reste de la population. Nous avons ainsi pu constater que le transfert des savoirs était nécessaire, afin de non seulement permettre aux Autochtones de mieux diffuser leurs messages, mais également de prévenir des dérives telles que l’appropriation culturelle et la diffusion de stéréotypes. Nous pensons en effet que le flambeau doit être passé à la relève pour continuer le travail d’éducation et de sensibilisation, qui doit impérativement découler de la recherche. Bonne lecture !

Appendices