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Numéro régulierRecensions

Matteo Sanfilippo, Le féodalisme dans la vallée du Saint-Laurent : un problème historiographique, traduit de l’italien par Arnaud Montreuil, avant-propos, postface et édition d’Olivier Guimond et Arnaud Montreuil, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, coll. « Amérique française », 2022, 210 p.

  • Alain Laberge

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  • Alain Laberge
    Directeur général adjoint, Dictionnaire biographique du Canada
    Professeur associé, Département des sciences historiques, Université Laval, Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ)

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Cover of Libération et conscientisation au Québec : réception croisée de deux utopies latino-américaines, Volume 32, Number 2, Spring 2025, pp. 9-290, Bulletin d'histoire politique

Matteo Sanfilippo n’est pas un inconnu dans l’historiographie canadienne et québécoise. Déjà en 1980, en compagnie de Serge Jaumain, il signait un article sur l’historiographie du régime seigneurial en Nouvelle-France qui allait devenir une référence incontournable. De retour en Italie après l’obtention de son doctorat de l’Université d’Ottawa, Sanfilippo poursuivit une carrière universitaire au cours de laquelle il a contribué à favoriser la connaissance et la compréhension de l’histoire canado-québécoise auprès d’un lectorat italophone. De sa thèse de doctorat, il a tiré deux ouvrages portant sur le régime seigneurial. C’est le second, Il feudalesimo nella valle des San Lorenzo : un problema storiografico, qui a été traduit ici. La publication en italien de ce manuscrit en 2008 n’était pas passée inaperçue chez les spécialistes, mais il est clair que la barrière de la langue en rendait l’assimilation très difficile. Cela fait en sorte qu’il existait certes une référence vraisemblablement fort pertinente, mais dont l’apport à l’historiographie restait très/trop limité en raison de la langue de la publication. La présente traduction, réalisée par Arnaud Montreuil, médiéviste qui en est venu à s’intéresser à l’histoire seigneuriale, répond selon moi entièrement à ce problème d’accessibilité à une oeuvre majeure dans le domaine. Coéditée par Montreuil et Olivier Guimond, un autre jeune chercheur en histoire seigneuriale, cette traduction est augmentée d’un avant-propos, d’une postface et d’une bibliographie mise à jour. De cette manière, tous les spécialistes et personnes intéressées pourront bénéficier des lumières de Matteo Sanfilippo sur le régime seigneurial, ainsi que de ses suites récentes. Le titre même de l’ouvrage laisse clairement entendre ce dont il s’agit : soit d’exposer le problème historiographique que constitue le féodalisme dans la vallée du Saint-Laurent (dorénavant VSL). Ce genre d’exercice procède habituellement par une revue exhaustive de l’historiographie touchant le sujet, organisée chronologiquement et/ou thématiquement. Ici, on a droit à cette forme hybride. L’objectif de l’auteur n’est pas seulement de se « limiter à l’examen successif des contributions historiographiques », mais bien « d’étudier leurs liens avec les débats politiques des années 1763-1854 » (p. 10). Ce faisant, l’auteur croit être en mesure de montrer que le débat historiographique n’était pas complètement neutre et détaché des événements et des phénomènes qu’il décrivait, mais qu’il naquit et se développa selon ce qui arrivait dans le monde politique et économique. Tel que formulé, l’objectif de l’ouvrage est clair, bien que dans le corps du texte lui-même, l’auteur tend à s’en éloigner quelque peu à mesure que l’on s’approche de la fin du XXe siècle. Toujours dans le titre, on remarque l’usage du terme « féodalisme » plutôt que « régime » ou « système » seigneurial. Dès la page 5, on comprend que Sanfilippo garde ses distances face à l’expression « régime seigneurial » en raison du fait qu’elle a été consacrée justement à l’époque du débat sur l’abolition. Mais il n’utilise pas davantage « système » seigneurial, auquel il préfère nettement « système féodal », qui a l’avantage de découler directement du concept énoncé dès le départ. Comme Sanfilippo reste silencieux sur les raisons de son choix et sur sa définition du féodalisme, les coéditeurs ont voulu clarifier les choses dans la première note de bas de page de leur avant-propos (p. xiii). Ils « endossent » l’usage de féodalisme sur la base d’une définition adéquate qui lui conserve sa pertinence. Comme eux, on peut croire que cette hypothèse trouverait confirmation chez l’auteur. Cela dit, il reste que Sanfilippo a déjà utilisé « régime seigneurial » dans ses écrits des années 1980. On peut donc suggérer ici que le recours au terme « féodalisme » …

Appendices